Dans la lettre pastorale de 24 pages intitulée "Heureux les artisans de la paix", les membres de l'UEC expriment leurs inquiétudes face à la "commercialisation des élections" qui a vu "certains candidats dépenser des sommes colossales dans l'espoir de récupérer cet argent lorsqu'ils entreront en fonction".
"Dans nos précédentes lettres pastorales et communiqués, nous avons souligné la futilité de transformer la politique en une entreprise lucrative", rappellent-ils avant d’ajoutenter, "à notre déception, la situation s'est aggravée, menaçant ainsi les bonnes initiatives des différents acteurs pour approfondir la gouvernance démocratique dans notre pays".
Bien que les lois actuelles régissant les élections dans ce pays d'Afrique de l'Est "protègent le pays contre les financements illicites, préviennent les atteintes à la sécurité nationale et encouragent la responsabilité des partis politiques et de leurs dirigeants", notent les membres de l'UEC, il n'existe "aucune loi qui accorde une attention particulière au déséquilibre injuste que l'argent excessif peut créer entre les acteurs politiques", ajoutent-ils.
Selon eux, "il est nécessaire d'insister sur la modestie, étant donné les effets négatifs probables sur notre économie, le droit des citoyens disposant de moins de ressources à participer effectivement au processus électoral en tant que candidats et la qualité des dirigeants qu'une telle élection est susceptible de produire".
Dans la lettre signée par le président de l'UEC, Mgr Joseph Antony Zziwa, au nom des 28 prélats catholiques d'Ouganda et d'un administrateur apostolique, les dirigeants catholiques font également part de leurs préoccupations concernant "l'éducation inadéquate des électeurs", un facteur qui est "en partie responsable des nombreux votes non valables lors de nos élections depuis 1996".
Ils notent que la commission électorale du pays n'a pas entrepris certaines activités électorales "en temps utile et de manière exhaustive", une situation qui, mettent-ils en garde, pourrait conduire à "une sensibilisation limitée des électeurs aux principales activités électorales et à leurs devoirs dans les différentes étapes du cycle électoral".
Le fait que la nation d'Afrique de l'Est connaisse des restrictions sur l'utilisation des médias malgré le fait qu'ils soient les moyens de campagne recommandés dans le cadre des restrictions COVID-19 est un autre sujet de préoccupation que les évêques soulignent dans leur lettre pastorale "sur les élections générales de 2021" datée de décembre 2020.
"De tels actes, associés au coût exorbitant de la campagne médiatique, ne font que donner du crédit au fait que certains candidats continuent de bafouer les directives électorales", déclarent les membres de l'UEC en faisant référence aux restrictions sur l'utilisation des médias.
Dans leur lettre en 58 points, les évêques d'Ouganda expriment leur désapprobation des attaques contre les journalistes et les membres des organisations de la société civile, qui, selon eux, ajoutent "le feu à une situation déjà fragile qui caractérise ces élections".
Les évêques sont également préoccupés par d'autres problèmes, tels que la violation de la paix et des droits des personnes, l'intolérance, la discorde au sein des partis politiques, la corruption, l'intimidation, l'utilisation d'un langage abusif et désobligeant, le peu d'efforts déployés pour faire participer les jeunes aux élections et l'application inadéquate des procédures opérationnelles standard (POS) de COVID-19.