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Crise post-électorale en RCA : Le pape François appelle à un "dialogue fraternel et respectueux"

Les soldats de la paix de la MINUSCA sécurisent le siège de l'Autorité électorale nationale, l'institution centrafricaine chargée de l'organisation des élections de 2020-2021. MINUSCA Les soldats de la paix de la MINUSCA sécurisent le siège de l'Autorité électorale nationale, l'institution centrafricaine chargée de l'organisation des élections de 2020-2021.
MINUSCA

Le pape François a appelé les parties en conflit en République centrafricaine (RCA) à rechercher un "dialogue fraternel" et "respectueux" pour résoudre les différends découlant des élections générales contestées du 27 décembre.

Dans son discours de l'Angélus en la solennité de l'Epiphanie du Seigneur, le mercredi 6 janvier, le Saint-Père a déclaré qu'il "suit avec attention et préoccupation les événements en République centrafricaine où des élections ont eu lieu récemment et où le peuple a manifesté le désir de poursuivre le chemin de la paix".

"J'invite toutes les parties à un dialogue fraternel et respectueux, à rejeter toute forme de haine et à éviter toute forme de violence", a déclaré le pape François le 6 janvier.

Les élections présidentielles du 27 décembre en RCA se sont déroulées dans un climat d'insécurité et de tensions politiques.

Les résultats provisoires annoncés par la commission électorale de la RCA lundi 4 janvier montrent que le président Touadera a gagné, ayant obtenu 53,9 % des voix.

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En amont des élections, une coalition de groupes rebelles armés sous les auspices de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) a lancé une offensive. Le mouvement du 19 décembre a menacé de perturber les élections présidentielles avec l'intention de "marcher vers Bangui". 

Ces menaces seraient une réponse au rejet par la Cour constitutionnelle du pays de la candidature de l'allié des rebelles, l'ex-président François Bozizé, qui voulait défier le président Touadera.

Cependant, les rebelles qui contrôleraient les deux tiers du pays enclavé se sont jusqu'à présent vu interdire l'accès à Bangui, la capitale de la RCA, par les militaires, les casques bleus de l'ONU et les renforts de la Russie et du Rwanda.

Une semaine après les élections, un évêque exerçant son ministère dans ce pays enclavé a déclaré que la population vit "dans la peur et l'anxiété" en raison de l'incertitude qui entoure la confrontation actuelle entre les rebelles armés et les forces militaires.

"La population vit dans la peur et l'anxiété face à l'incertitude de ce qui pourrait arriver le lendemain", a déclaré le 5 janvier Mgr du diocèse de Bossangoa, Mgr Nestor-Désiré NongoAziagbia.

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Le dimanche 3 janvier, la ville de Bangassou, riche en diamants, qui fait partie du territoire du diocèse catholique de Bangassou, est tombée aux mains des rebelles. C'était le lendemain d'une nouvelle attaque contre la ville de Damara, la ville natale du président Touadera.

"Oui, Bangassou est tombée aux mains des rebelles, dont beaucoup sont des mercenaires et des Nigériens", a confirmé Mgr Juan José Aguirre Muñoz de Bangassou dans un rapport du lundi 4 janvier.

Faisant référence aux événements du dimanche 3 janvier, lorsque la ville a été capturée, Mgr Aguirre Muñoz a ajouté : "La matinée a été mouvementée. L'artillerie lourde à partir de 5 heures du matin avec une trentaine de morts et de blessés".