Le pays a plongé dans la violence préélectorale après que les politiciens de l'opposition aient appelé à la "désobéissance civile" et au boycott des élections pour protester contre la décision contestée du président Alassane Quattara de se présenter pour un troisième mandat en septembre.
Le président Quattara a pris le pouvoir après l'élection très disputée de 2010 qui l'a vu gagner contre le président sortant Laurent Gbagbo. Le refus de Gbagbo de céder le pouvoir à Quattara a conduit à la crise ivoirienne de 2010-2011 qui a vu au moins 3 000 personnes perdre la vie.
Le pays a également connu des violences sporadiques après que le Conseil constitutionnel du pays ait annoncé le 9 novembre dernier que le président Ouattara, le président sortant, avait remporté un troisième mandat avec 94 % des voix exprimées.
Les politiciens appartenant à l'opposition ont contesté les résultats en déclarant qu'en se présentant pour un troisième mandat, le président Ouattara avait enfreint la constitution.
Plus de 50 personnes seraient mortes suite à ces violences, dont l'épicentre se trouverait dans la capitale politique du pays, Yamoussoukro.
Le HCR a rapporté qu'environ 10 087 Ivoiriens ont fui vers les pays voisins, la majorité d'entre eux cherchant refuge au Togo, au Liberia, au Ghana et en Guinée.
Dans le message du 24 janvier, dont la date de publication coïncide avec la conclusion de la célébration du 125e anniversaire de l'évangélisation dans la nation ouest-africaine, les évêques catholiques appellent également à "une nouvelle Côte d'Ivoire" guidée par la réconciliation entre les peuples.
"Cette Côte d'Ivoire est à notre portée. Sa construction nécessite un engagement individuel et collectif. Un des fondements de cette nouvelle Côte d'Ivoire est la réconciliation", déclarent les évêques.
Expliquant la réconciliation comme un acte de rassemblement d'au moins deux groupes séparés, les membres du CECCI dénoncent les divisions dans le pays en disant : "De nombreux fils et filles sont séparés les uns des autres ou éloignés de la mère patrie par la politique ; et le fossé a été profondément accentué par la dernière élection présidentielle".
"Le temps est venu de rendre la joie à la Côte d'Ivoire. De voir ses enfants rassemblés autour d'elle sans obstacles politiques, ethniques ou religieux", affirment les dirigeants de l'Eglise catholique dans leur déclaration du 21 janvier.