Dans le rapport d'interview du 25 février, l'archevêque élu qui était à la tête du diocèse de Pemba depuis son ordination épiscopale en août 2013 rappelle son ministère parmi le peuple de Dieu au Mozambique en disant : "Je suis sûr que j'ai reçu beaucoup plus que ce que j'ai donné".
Au Mozambique, l'archevêque élu Lisboa est devenu l'exemple même des efforts déployés pour lutter contre l'insurrection qui a secoué la province de Cabo Delgado, qui est tombée sous sa responsabilité pastorale. Il a dénoncé à plusieurs reprises les violences qui ont lieu dans sa juridiction ecclésiastique et a appelé la communauté internationale à intervenir.
Il a tenu à promouvoir les intérêts du peuple de Dieu à Cabo Delgado, la province la plus septentrionale de la nation sud-africaine qui connaît une instabilité croissante depuis octobre 2017, lorsqu'un groupe armé islamiste connu localement sous le nom d'Al-Sunna wa Jama'a (ASWJ) a attaqué un poste de police dans le district de Mocimboa da Praia.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), on estime que 670 000 personnes ont été déplacées de leurs foyers en raison de la crise et qu'au total, 1,3 million de personnes ont un besoin urgent d'aide humanitaire et de protection dans la province du Mozambique.
"Ce fut une expérience extrêmement brûlante, une expérience de la croix, une expérience de la souffrance", déclare l'archevêque élu dans le rapport d'interview du 25 février, en faisant référence à la violence qui a secoué sa juridiction.
Il ajoute : "Cette guerre m'a permis de tirer de nombreuses leçons. La plus importante d'entre elles est la grandeur de ces gens, qui sont pauvres, mais qui ont un sens profond de la solidarité".
"J'ai été témoin de beaucoup de choses, j'ai entendu beaucoup d'histoires personnelles et j'ai vu beaucoup de situations différentes et j'ai réalisé à quel point, même dans la pauvreté, nous pouvons aider, nous pouvons partager", dit-il encore.
Il souligne certaines des manifestations de solidarité entre les pauvres en disant : "Chaque famille qui n'a pas été forcée de fuir a accueilli une ou deux, voire trois familles de réfugiés dans sa maison, sur le porche arrière, et a partagé le peu qu'elle avait avec ceux qui n'avaient rien du tout et qui étaient errants, désespérés et sans direction".
"Alors maintenant, je crois que cette expérience du peuple de Cabo Delgado restera avec moi pour toujours", réitère l'archevêque élu Lisboa dans l'interview avec la pastorale catholique, qui envisage un monde dans lequel le christianisme peut prospérer partout.
En ce qui concerne son transfert du Mozambique au Brésil, l'archevêque élu déclare en référence au pape François : "J'accepte et je le remercie pour tout le soutien qu'il nous a apporté, pour tout l'engagement dont il a fait preuve et toute la préoccupation qu'il a ressentie et continue de ressentir pour Cabo Delgado, car en plus de prier pour eux, il souhaite continuer à aider ces personnes".