Pour sa part, Mgr Andrew Nkea de l'archidiocèse de Bamenda au Cameroun se souvient du défunt cardinal comme d'un apôtre de la paix.
Dans une interview accordée à la Cameroon Radio and Television (CRTV), l'archevêque Nkea a déclaré à propos du défunt cardinal : "Je me souviens très bien de lui comme d'un ambassadeur de la paix ; quelqu'un qui a travaillé sans relâche, malgré sa santé défaillante, pour faire en sorte que la paix soit restaurée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest".
"Un homme fort de foi, un vrai serviteur de Dieu, un prédicateur intrépide de la vérité, et quelqu'un qui aimait l'Église de tout son cœur, et qui a vécu toute sa vie au service de Dieu et de son peuple", a encore déclaré l'archevêque camerounais lors de l'entretien du 6 avril.
Pour Mgr Jean Mbarga, archevêque de l'archidiocèse de Yaoundé, la nation centrafricaine a perdu une figure importante qui a travaillé sans relâche pour l'Église et la nation.
"C'est une grande perte pour notre église et notre pays mais nous croyons que Dieu l'a appelé au moment voulu. Il était la fierté de notre église locale, de l'église universelle ainsi que de notre pays, le Cameroun", a déclaré Mgr Mbarga lors de l'entretien accordé le 6 avril à la CRTV.
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Le cardinal Tumi, a poursuivi l'archevêque camerounais, "a mis toute son énergie, sa sagesse, sa vie et sa détermination au service de l'Église et de la nation. Il laisse derrière lui un héritage multidimensionnel, qui restera à jamais dans les mémoires".
Pendant ce temps, le président du Cameroun, Paul Biya, a, dans son message de condoléances, fait l'éloge du cardinal Tumi comme "un véritable serviteur de Dieu et un messager de paix".
"Le message de paix, d'amour et de progrès qu'il a porté tout au long de son ministère pastoral restera à jamais dans nos mémoires", déclare le président Biya dans son message de solidarité publié le 5 avril.
Dans le message adressé à Mgr Kleda, le président camerounais ajoute : "Je voudrais, en cette douloureuse circonstance, vous transmettre, ainsi qu'à la communauté des fidèles et au-delà à tous ceux qui ont aimé le cardinal Christian Tumi, les plus sincères condoléances de la Nation tout entière, auxquelles j'associe mes sentiments personnels de profonde compassion."
Selon Agbor Balla, militant des droits de l'homme, "le cardinal Christian Tumi était un fervent défenseur d'une société juste, un défenseur des droits des opprimés, des oppresseurs et des marginaux. Sa mort est une grande perte pour notre nation et l'humanité. Qu'il trouve le repos éternel dans le Seigneur".
Le 4 avril, le chef de l'opposition camerounaise, Ni John Fru Ndi, a fait l'éloge du Cardinal Tumi comme étant un pasteur intrépide qui prêchait la justice et la vérité.
"Les Camerounais ont manqué l'occasion de bénéficier de l'intelligence de ce prélat qui a proposé de manière désintéressée une panacée pour mettre fin à la crise sociopolitique actuelle. La seule chose que nous pouvons faire en tant qu'humains en ce triste moment est de prier pour que sa douce âme trouve la paix au sein du Très Haut", a déclaré le président du Social Democratic Front (SDF) dans son message de condoléances partagé avec ACI Afrique.
Les responsables de l'ambassade des États-Unis au Cameroun ont décrit le défunt cardinal comme un "défenseur infatigable du dialogue pour mettre fin au conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des droits de l'homme et de la lutte contre la corruption".
"Le cardinal Tumi a contribué au développement démocratique du Cameroun. Son héritage en tant que défenseur de la paix résonnera pour des générations", ajoutent les responsables de l'ambassade des États-Unis dans leur communiqué.
Ordonné prêtre en 1966, feu le cardinal Tumi, le premier à être nommé cardinal dans cette nation d'Afrique centrale, a été nommé évêque du diocèse de Yagoua au Cameroun en décembre 1979 et ordonné évêque en janvier 1980.
Deux ans plus tard, il a été nommé archevêque coadjuteur de Garoua. Il succède à Mgr Yves-Joseph-Marie Plumey en 1984.
Il est élevé au rang de cardinal en juin 1988 et transféré à l'archidiocèse de Douala en 1991.
Le cardinal Tumi n'hésitait pas à mettre en garde contre la mauvaise gouvernance, la corruption endémique et les malversations électorales. Il était un partisan reconnu des initiatives de paix dans la nation d'Afrique centrale.
Au plus fort de la crise anglophone au Cameroun, le regretté cardinal a lancé une croisade nationale en faveur de la paix dans les régions troublées du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
"L'initiative populaire pour la paix que nous voulons mettre en place ne sera pas un chapelet, des incantations, une profession de foi ou une avenue de déclarations fortes", a déclaré le cardinal Tumi en août 2019, avant d'ajouter : "La crise ne peut plus être guérie par de simples mots ou condamnations, mais par des actions concrètes sur le terrain."
En novembre dernier, le cardinal Tumi a été enlevé dans la région troublée du Nord-Ouest du Cameroun. Il a été libéré le 6 novembre après une nuit avec ses ravisseurs.