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Le pape François lance un appel en faveur d'un plan de relance mondial contre le COVID-19

Le pape François a lancé un appel en faveur d'un plan de relance mondial contre le coronavirus dans un message adressé aux participants aux réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI).

Dans une lettre publiée par le Vatican le 8 avril, le pape a appelé à une approche globale pour reconstruire l'économie mondiale à la suite du COVID-19.

Il a déclaré : "Alors que de nombreux pays sont en train de consolider leurs plans de relance individuels, il reste urgent de mettre en place un plan global capable de créer de nouvelles institutions ou de régénérer les institutions existantes, en particulier celles de la gouvernance mondiale, et d'aider à construire un nouveau réseau de relations internationales pour faire progresser le développement humain intégral de tous les peuples."

"Cela implique nécessairement de donner aux nations les plus pauvres et les moins développées une part effective dans la prise de décision et de faciliter l'accès au marché international."

Le Groupe de la Banque mondiale, fondé en 1944, offre des prêts et des subventions aux gouvernements des pays en développement pour des projets d'investissement. Le FMI, créé en 1945, supervise le système monétaire mondial. Les deux organisations ont leur siège à Washington, D.C.

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Le message du pape a été confié au cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère du Vatican pour la promotion du développement humain intégral, pour être présenté lors des réunions des institutions financières internationales du 5 au 11 avril.

Le pape a écrit : "Au cours de l'année écoulée, en raison de la pandémie de COVID-19, notre monde a été contraint d'affronter une série de crises socio-économiques, écologiques et politiques graves et interdépendantes".

"J'espère que vos discussions contribueront à l'élaboration d'un modèle de "relance" capable de générer des solutions nouvelles, plus inclusives et durables pour soutenir l'économie réelle, aider les individus et les communautés à réaliser leurs aspirations les plus profondes et le bien commun universel."

Il a ajouté : "La notion de redressement ne peut se contenter d'un retour à un modèle de vie économique et sociale inégalitaire et insoutenable, où une infime minorité de la population mondiale possède la moitié de ses richesses."

Dans ce message, le pape François a exhorté les experts de la Banque mondiale et du FMI à se concentrer sur "l'interconnexion entre les personnes." Citant sa récente encyclique, Fratelli tutti, il les a encouragés à construire une "culture de la rencontre" en incluant les personnes marginalisées dans des "projets inclusifs à long terme."

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Le pape a réitéré son appel à l'annulation de la dette des pays pauvres en lutte contre le COVID-19, qu'il avait lancé pour la première fois dans son discours de Pâques "Urbi et Orbi" en 2020.

"Un esprit de solidarité mondiale exige également au moins une réduction significative du fardeau de la dette des nations les plus pauvres, qui a été exacerbée par la pandémie", a-t-il écrit dans le message, daté du 4 avril.

"Alléger le poids de la dette de tant de pays et de communautés aujourd'hui est un geste profondément humain qui peut aider les gens à se développer, à avoir accès aux vaccins, à la santé, à l'éducation et aux emplois."

Le pape a également souligné ce qu'il a appelé la "dette écologique" entre les pays riches et les pays pauvres.

"À cet égard, je crois que l'industrie financière, qui se distingue par sa grande créativité, se montrera capable de développer des mécanismes agiles pour calculer cette dette écologique, afin que les pays développés puissent la payer, non seulement en limitant de manière significative leur consommation d'énergies non renouvelables ou en aidant les pays plus pauvres à adopter des politiques et des programmes de développement durable, mais aussi en couvrant les coûts de l'innovation nécessaire à cette fin", a-t-il écrit.

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Il a fait valoir que le véritable développement ne pouvait être atteint que par la poursuite du "bien commun universel".

"Il s'ensuit que l'argent public ne peut jamais être disjoint du bien public, et que les marchés financiers devraient être étayés par des lois et des règlements visant à garantir qu'ils travaillent véritablement pour le bien commun", a-t-il déclaré.

Il poursuit : "Il est temps de reconnaître que les marchés - en particulier les marchés financiers - ne se gouvernent pas eux-mêmes. Les marchés doivent être étayés par des lois et des réglementations qui garantissent qu'ils travaillent pour le bien commun, que la finance - plutôt que d'être simplement spéculative ou de se financer elle-même - travaille pour les objectifs sociétaux si nécessaires dans le contexte de l'urgence sanitaire mondiale actuelle."

Faisant référence à son message de Noël "Urbi et Orbi", dans lequel il appelait à des "vaccins pour tous" menacés par le COVID-19, il a déclaré que les pauvres devraient bénéficier d'une "solidarité vaccinale justement financée." Il a insisté sur le fait que la loi du marché ne devait pas passer avant "la loi de l'amour et de la santé de tous."

Concluant son message, il a écrit : "J'espère qu'en ces jours, vos délibérations formelles et vos rencontres personnelles porteront beaucoup de fruits pour le discernement de solutions sages pour un avenir plus inclusif et durable."

"Un avenir où la finance est au service du bien commun, où les personnes vulnérables et marginalisées sont placées au centre, et où l'on prend bien soin de la terre, notre maison commune."