L'accueil des réfugiés et des demandeurs d'asile "a été un bon geste pour ces personnes qui se sentaient beaucoup plus en sécurité au Kenya", déclarent les membres du KCCB, qui ajoutent : "Il est non seulement nécessaire, mais aussi important et humain de soutenir les plus vulnérables de notre société, en leur donnant une autre chance d'avoir un endroit qu'ils peuvent appeler maison."
Le 24 mars, le secrétaire du Cabinet de l'Intérieur et de la Coordination du gouvernement national, le Dr Fred Matiang'i, a annoncé l'intention du gouvernement de fermer les deux camps et a lancé un "ultimatum" de deux semaines au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pour qu'il présente un plan de fermeture.
"Le HCR est préoccupé par l'impact que cette décision aurait sur la protection des réfugiés au Kenya, y compris dans le contexte de la pandémie actuelle de COVID-19", a déclaré la direction de l'agence pour les réfugiés le 24 mars en réponse à la fermeture prévue du camp et s'est engagée à dialoguer avec les autorités kenyanes.
Le 8 avril, la Haute Cour du Kenya a temporairement bloqué la fermeture des deux camps pour une période de 30 jours, à la suite d'une pétition déposée par un politicien local contestant la décision du gouvernement.
Situé dans le diocèse de Lodwar au Kenya, le camp de réfugiés de Kakuma, qui existe depuis 29 ans, est le plus grand de son genre au monde. Il accueille environ 200 000 personnes, dont la majorité a fui la guerre civile dans la plus jeune nation du monde, le Sud-Soudan.
Le camp de Dadaab, créé en 1991, est quant à lui la troisième plus grande installation de réfugiés au monde, avec un nombre de réfugiés et de demandeurs d'asile estimé à 218 873, selon les statistiques du HCR.
La majorité des habitants du camp, situé sur le territoire du diocèse de Garissa au Kenya, sont des réfugiés qui ont fui la guerre civile en Somalie voisine.
En 2016, le gouvernement kényan avait tenté de fermer le camp de Dadaab, invoquant des problèmes de sécurité en raison de sa proximité avec la Somalie en proie à des conflits. La décision de la Haute Cour kényane a bloqué cette démarche, qu'elle a qualifiée d'inconstitutionnelle.
Plutôt que de fermer les camps, les évêques catholiques du Kenya souhaitent que le gouvernement dirigé par Uhuru Kenyatta "mette de côté cette idée malheureuse et augmente plutôt la sécurité et tout autre soutien aux réfugiés ainsi qu'aux organismes qui travaillent directement avec eux pour s'assurer qu'ils reçoivent leurs besoins fondamentaux".
Les évêques ajoutent dans leur déclaration du 9 avril : "Le gouvernement devrait reconsidérer sa position et traiter tous les réfugiés avec soin et préoccupation, surtout en cette période de pandémie de COVID-19 où l'humanité est confrontée à de graves défis économiques et psychologiques. Soyons les gardiens de nos frères et sœurs".