"Plus récemment, les médias sociaux ont permis à toute personne disposant d'un smartphone de publier ce qui lui plaît, sans qu'aucun groupe ne joue un rôle de supervision", explique Mgr Okpaleke dans sa réflexion sur la Journée mondiale des communications, événement annuel marqué le dimanche précédant la solennité de la Pentecôte.
L'évêque nigérian ajoute : "C'est comme si le pape saint Paul VI avait vu les énormes potentiels et les dangers de ces moyens de communication modernes et avait permis à l'Église de s'y engager."
Selon l'Ordinaire du diocèse d'Ekwulobia, les technologies de l'information et de la communication (TIC) du monde entier "ont comprimé l'espace et le temps".
Il explique que grâce à WhatsApp et à d'autres applications de médias sociaux sur Internet, des personnes séparées par des milliers de kilomètres peuvent discuter entre elles par texte, voix ou vidéo.
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Le problème, selon l'évêque, est de reléguer les communications de personne à personne, plus engageantes, entre voisins et personnes qui restent ensemble.
"Il y a actuellement une préférence apparente pour la réalité médiatisée", déclare Mgr Okpaleke, et il ajoute : "La présence immédiate, vue dans la rencontre en face à face et le large éventail d'informations qui en découlent, est reléguée au second plan. On dit que les gens préfèrent passer du temps sur Facebook plutôt que de regarder de vrais visages ou de lire de vrais livres."
Dans son message pour l'événement annuel, le pape François a souligné que le risque de diffusion de fausses informations sur les médias sociaux est devenu évident pour tout le monde en raison de la croissance de la communication médiatisée par Internet.
"Nous savons depuis longtemps que les informations et même les images peuvent être facilement manipulées, pour toutes sortes de raisons, parfois par pur narcissisme", déclare le pape François dans son message publié le 23 janvier 2021, veille de la commémoration de saint François de Sales.
Il exhorte les communicants à être responsables des informations partagées sur Internet et déclare : "Nous sommes tous responsables des communications que nous faisons, des informations que nous partageons, du contrôle que nous pouvons exercer sur les fake news en les dénonçant. Nous devons tous être des témoins de la vérité, aller, voir et partager."
Dans une réflexion partagée avec ACI Afrique avant la Journée mondiale des communications sociales 2021, Mgr Emmanuel Badejo, qui est à la tête du Comité épiscopal panafricain pour les communications sociales (CEPACS), a appelé les journalistes du continent à construire des histoires authentiques "qui peuvent aider de nombreux pays et peuples du monde qui ont été abandonnés à leur sort en raison du racisme, de l'oppression, de la discrimination, des conflits, des insurrections, des épidémies et des guerres, à trouver la sympathie et la solidarité".
"Après tout, le fait est que beaucoup de pays, d'institutions et d'individus qui peuvent faire la différence ne se fient vraiment qu'aux rapports des médias et des journalistes pour leur processus de prise de décision, que ce soit en bien ou en mal", a déclaré Mgr Badejo dans la réflexion partagée avec ACI Afrique le 9 mai.
Le message de Mgr Badejo fait écho à celui du président de la Commission pour la communication sociale de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB), Mgr Joseph Obanyi, qui a également mis au défi les journalistes kenyans de s'engager dans des reportages fondés sur des preuves plutôt que dans un journalisme de salon.
"Les communicateurs sont invités à descendre dans la rue. Sortez et découvrez. Prenez vos appareils photo, prenez votre stylo et votre papier et allez dans la situation des gens et écrivez à partir de ce que vous voyez et de ce que vous vivez", a déclaré Mgr Obanyi, évêque du diocèse de Kakamega au Kenya, le 6 mai, en présidant une messe pour marquer, à l'avance, l'événement mondial de la communication.
"Le défi qui nous attend tous est de communiquer en rencontrant les gens, et non de rester dans la salle de rédaction. La communication consiste à rencontrer les gens", a souligné l'évêque kenyan, exhortant les journalistes à "sortir et à rencontrer les gens dans leurs souffrances, leurs joies et leurs peines, leurs célébrations de la vie et de la foi, alors nous serons authentiques et aurons atteint ce que Dieu veut pour nous."