L'homme arrêté est soupçonné d'être l'un des deux tireurs qui ont abattu Mgr Carlassare, l'ecclésiastique combonien d'origine italienne qui a été nommé évêque du diocèse de Rumbek le 8 mars, après près d'une décennie sans évêque.
"Le gouvernement ne recherche personne d'autre en rapport avec cette affaire. Les enquêtes se poursuivront cette semaine et, avec un peu de chance, l'affaire sera bientôt entendue", a déclaré une source à Rumbek à ACI Afrique, ajoutant : "Six personnes sont actuellement détenues à la prison de Rumbek, dont le père (John) Mathiang."
En avril, trois clercs catholiques sud-soudanais figuraient parmi les personnes détenues à la suite de la fusillade.
Dans une interview accordée à ACI Afrique, le ministre des Affaires du Cabinet de l'État des Lacs du Soudan du Sud et chef du Comité d'enquête et de sécurité, l'honorable Mathiang Deng Monydit, a déclaré que les trois prêtres étaient accusés d'avoir "incité" les deux hommes armés à tirer sur Mgr Carlassare.
Deux membres du clergé du diocèse de Rumbek, le père Luka Dor et le diacre Stephen Mangar, ont été libérés "sous condition" le 14 mai.
"Certains ont été libérés sous conditions, faute de preuves concrètes contre eux", a déclaré à ACI Afrique une source de l'État des Lacs du Soudan du Sud, couvert par le diocèse de Rumbek, ajoutant que leur remise en liberté "ne signifie pas qu'ils sont complètement libres. Ils ont reçu l'ordre de rester dans les limites de l'État des Lacs".
"Les autres qui ont été jugés comme ayant des preuves solides ont été transférés en prison en attendant le début du procès de l'affaire", a ajouté la source, confirmant par ailleurs que le père Mathiang qui était à la tête du diocèse depuis décembre 2013 avait été "déplacé en prison avec quelques autres."
Mgr Carlassare a été touché aux deux jambes aux premières heures du 26 avril lorsque deux hommes armés ont tiré plusieurs balles sur sa porte, accédant à sa chambre dans un bloc qui abrite les pères servant à la cathédrale Sainte-Famille du diocèse sud-soudanais.
Il a reçu un premier traitement dans l'établissement de santé sous l'égide de Médecins d'Afrique CUAMM à Rumbek, puis a été transporté par avion au Kenya. Il a été admis à l'hôpital de Nairobi.
Mgr Carlassare, qui se trouve actuellement en convalescence dans une communauté combonienne de Nairobi après avoir été libéré le 17 mai, a appelé à la réconciliation et à la justice inspirées par le "cœur de Dieu".