Actuellement, ajoute-t-il, "17 enfants ont encore besoin de l'aide de la police ou du département du développement social pour les aider."
Le bureau de Caritas, affirme l'évêque, est devenu "la voix des sans-voix" et a offert au fil des ans des conseils, une aide et un soutien aux enfants vulnérables.
"Notre bureau a fait la lumière sur cette crise douloureuse qui est une réalité dans nos communautés", déclare Mgr Kizito, et ajoute : "Nous avons pu offrir et servir ces enfants avec respect et leur donner la dignité humaine qui leur est due."
L'évêque note que la dignité humaine est l'une des valeurs humaines les plus importantes, ajoutant : "Nous avons tous besoin de vivre en tant qu'êtres humains avec de la valeur. C'est ce que notre bureau a fait en accueillant les enfants vulnérables dans nos bureaux avec amour et sans aucune forme de jugement."
"Nous leur offrons nos services avec dignité. Ces enfants et leurs parents sont acceptés comme des amis dans notre bureau et c'est ce que nous encourageons les autres communautés à faire également. Nous les comprenons, ainsi que leur situation et leurs besoins. Ils ne sont pas considérés comme des concurrents pour les quelques ressources dont nous disposons. Nous leur faisons sentir qu'elles font partie de la grande famille d'Aliwal North. Nous leur inculquons le sentiment d'appartenance", déclare l'évêque.
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L'Ordinaire d'Aliwal admet qu'il n'a pas été facile pour les acteurs impliqués dans la situation des enfants d'obtenir les pièces justificatives nécessaires pour donner aux enfants un sentiment d'appartenance.
Il affirme que pour que le projet soit durable, les Sud-Africains doivent être mieux sensibilisés à la situation des apatrides et des migrants.
Le chef de l'Eglise catholique ajoute que Caritas Aliwal et d'autres organisations qui se sont fortement mobilisées pour défendre les besoins des apatrides ont également besoin de plus de ressources pour leur travail.
Dans l'un des récents programmes de sensibilisation, Caritas Aliwal, en compagnie de l'Ordinaire local du diocèse sud-africain, a distribué des colis alimentaires aux enfants apatrides.
"Le bureau de Caritas s'est engagé à faire en sorte que ces enfants, depuis cinq ans, puissent recevoir des colis alimentaires et des uniformes scolaires, afin de renforcer leur estime de soi. Tous les dons de différentes personnes ont été bien accueillis et ils ont apporté un énorme changement et un impact positif sur ces enfants", déclare Mgr Kizito.
Il ajoute qu'en raison du manque de nourriture, les anciens enfants apatrides manquent toujours l'école.
Malgré tous ces progrès, le bureau Caritas du diocèse sud-africain est confronté à une myriade de défis, dont le principal est le manque de collaboration avec les différents départements qui travaillent ensemble pour les groupes vulnérables.
En outre, Mgr Kizito affirme qu'un certain nombre de familles étrangères en situation irrégulière préfèrent rester en Afrique du Sud plutôt que de retourner dans leur pays.
Selon lui, la facilité de circulation depuis le Royaume du Lesotho fait que les immigrants inondent les villes frontalières de l'Afrique du Sud, mettant ainsi à mal ses ressources.
"Nous savons tous que ces immigrants illégaux se trouvent principalement dans les villes qui entourent le Royaume du Lesotho. Les personnes originaires du Lesotho peuvent facilement passer de l'autre côté de la frontière du Royaume en Afrique du Sud", dit-il, et il ajoute : "Il y a un impact négatif sur nos petites ressources, comme les secteurs de la santé et de l'éducation."
La situation, selon le natif de l'Ouganda, a suscité le ressentiment des Sud-Africains qui, selon lui, souffrent également en raison de ressources limitées.
Les immigrés clandestins ont également augmenté le nombre de chômeurs à Sterkspruit et à Aliwal, dit l'évêque Kizito, et il ajoute : "Il y a des gens qui ont simplement détourné les yeux de ces personnes et qui ont regardé de l'autre côté, comme le prêtre qui allait sur le chemin de Jérusalem à Jéricho et qui n'a pas pris soin de l'homme qui a été victime d'un voleur".
En outre, les personnes soutenues par le bureau sud-africain de Caritas sont constamment en mouvement, se déplaçant d'une ville à l'autre, changeant de lieu et sont parfois injoignables sur leur téléphone. De cette façon, dit Mgr Kizito, on doit continuer à les suivre de temps en temps.
Il y a beaucoup d'ignorance sur les droits de l'homme et la dignité des enfants apatrides, dit Mgr Kizito, et explique que les enfants qui sont souvent abusés et exploités sont parfois obligés de payer des pots-de-vin aux postes frontières pour être autorisés à entrer en Afrique du Sud.
Commentant la question de l'implication des enfants dans les pots-de-vin et les postes frontières, Mgr Kizito déclare : "Notre objectif dans ce projet a toujours été de faire en sorte que ces enfants soient intégrés dans notre communauté de manière légale, sans raccourcis."
Dans le cadre du processus d'intégration, le bureau Caritas du diocèse d'Aliwal veille à ce que tous les réfugiés et les migrants soient enregistrés.
Mgr Kizito dit que sa joie est de donner aux anciens enfants apatrides un sentiment d'appartenance.
"Ces enfants peuvent désormais aller à l'école et, surtout, avoir un sentiment d'appartenance. Ils font partie de nous et nous remercions tous les acteurs qui ont rendu possible l'appartenance de certains de ces enfants", déclare l'évêque.
Il ajoute : "Nous avons tous besoin d'une vie meilleure. Nous avons tous besoin d'une place. Personne n'a besoin de grandir sans papiers ou de grandir dans un monde souterrain. Nous ne devrions pas séparer les gens les uns des autres."