Le cardinal Monsengwo qui a pris sa retraite en novembre 2018 est connu pour avoir été le fer de lance du rôle de l'Église catholique en RDC pour faire évoluer la nation centrafricaine vers le respect des droits et libertés du peuple congolais et une plus grande démocratie dans le pays.
En 1991, le regretté cardinal a présidé la Conférence nationale souveraine qui a créé un cadre pour la transition politique post-Mobutu.
Bien que le processus ait été interrompu par une guerre civile prolongée due à des efforts délibérés pour évincer Mobutu, l'Église catholique dirigée par le cardinal Monsengwo a encouragé les efforts de rétablissement de la paix par le biais de négociations, menant au dialogue inter congolais (2001-2003) qui a finalement contribué à la fin de la guerre civile.
Sous la direction du défunt cardinal, "l'influente Église catholique a joué un rôle de médiateur dans l'accord de paix de Saint-Silvestre du 31 décembre 2016, qui aurait dû conduire à la formation d'un gouvernement de transition, à des réformes au sein de la commission électorale et à des élections avant la fin de 2017, sans que Kabila ne soit candidat", rapporte le Centre d'études stratégiques de l'Afrique.
Pendant la crise de 2018, provoquée par la tentative du président Joseph Kabila de briguer un troisième mandat interdit par la Constitution, le cardinal Monsengwo a été décrit comme étant très influent et la voix la plus écoutée en RDC.
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En février, le Comité de coordination des laïcs (CLC) de la RDC a reconnu feu le cardinalMonsengwo pour ses "actes concrets et exceptionnels", en lui décernant le prix du mérite du grand citoyen Bakanja-Kimbangu.
S'adressant aux membres de la presse après avoir reçu le prix, le cardinal Monsengwo a rendu hommage à Isidore Bakanja et Simon Kimbangu en déclarant : "Le titre de ce prix par lequel vous honorez le Dr Mukwege et moi-même est frappant. Bakanja-Kimbangu fait coexister pacifiquement un catholique bienheureux et un fondateur de religions traditionnelles africaines."
Le cardinal congolais qui a été à la tête de l'archidiocèse de Kinshasa de février 2008 jusqu'à sa retraite 10 ans plus tard a ajouté : "Si l'appartenance religieuse sépare ces deux figures historiques, les mêmes valeurs et convictions intellectuelles les rapprochent, dont la plus fondamentale est la dignité de la personne humaine en tant que créature humaine."
Ordonné prêtre en 1963, puis évêque en février 1980, le cardinal a occupé diverses fonctions, notamment celles d'évêque auxiliaire d'Inongo, d'évêque auxiliaire de Kisangani, d'archevêque de Kisangani et d'archevêque de Kinshasa.
Le regretté prélat congolais, qui était membre du Conseil des cardinaux du Vatican, dont les membres sont chargés de conseiller le pape François, a été élevé au rang de cardinal le 20 novembre 2010.
Le cardinal Monsengwo a été nommé au Conseil des cardinaux du Vatican lors de sa création en avril 2013 et en a été membre jusqu'à sa démission en octobre 2018, un mois avant de prendre sa retraite en tant qu'ordinaire local de l'archidiocèse de Kinshasa.
Les dispositions funéraires du défunt cardinal "seront communiquées prochainement", indique le chancelier de l'archidiocèse de Kinshasa, l'abbé Georges Njila, dans un communiqué partagé avec ACI Afrique, ajoutant : "L'archevêque (le cardinal Ambongo) présente ses condoléances à la famille biologique du cardinal Laurent Monsengwo et à tous ceux qui ont souffert et nous assure tous de ses prières. ”