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Les évêques du Kenya veulent « un processus de dialogue » pour l'initiative Building Bridges (BBI)

Membres de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) Samuel Waweru/KCCB Membres de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB)
Samuel Waweru/KCCB

Trois semaines après le lancement du rapport Building Bridges Initiative (BBI), un document contenant des recommandations sur les moyens de mettre fin à l'animosité tribale et d'embrasser l'unité au Kenya, les évêques catholiques d'Afrique de l'Est, sous l'égide de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) ont exprimé le besoin de dialogue afin de construire le consensus sur les propositions dans ce document de 156 pages.

« Il est nécessaire d'avoir un processus de dialogue sur les zones grises afin d'obtenir des solutions durables pour réaliser le programme de réconciliation, de restauration, de redressement et de renouveau dont notre pays a besoin », ont déclaré les évêques dans leur déclaration du mercredi 18 décembre adressée à ACI Afrique.

Parmi les zones d'ombre que les prélats ont mises en évidence, il y a «la nécessité de mettre en œuvre les rapports précédents, à savoir le TJRC, le CIPEV, l'IREC et l'Agenda 4 de 2008, comme indiqué dans le rapport du Groupe Kofi Annan».

Le rapport du TJRC  se réfère aux conclusions de la Commission Vérité Justice et Réconciliation contenant des recommandations sur la lutte contre les injustices historiques dans le pays depuis l'indépendance.

Le rapport du CIPEV fait référence aux conclusions de la Commission d'enquête sur les violences post électorales de 2007-2008.  

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L'IREC renvoie à la Commission indépendante d'examen des élections générales tenues au Kenya le 27 décembre 2007.

Reconnaissant la nécessité d'honorer les perdants d'une élection, les prélats représentant les 26 sièges épiscopaux du pays ont exprimé le besoin de « régler adéquatement le problème du vainqueur qui prend tout », un problème, disent-ils, a été identifié mais n'est pas abordé de façon concluante dans le rapport.  

Pour contrôler les températures politiques à l'approche des élections générales de 2022, les évêques ont affirmé la nécessité de « proposer un mécanisme clair sur la manière de traiter les personnes impliquées dans les incitations, la mobilisation ethnique, le discours de haine et la violence. Ceci s'applique particulièrement à ceux qui souhaitent se présenter aux élections.  

Pour lutter contre la corruption, les prélats ont affirmé la nécessité d'harmoniser les lois dans la constitution kenyane afin de combler les lacunes qui offrent un terrain fertile aux fonctionnaires corrompus pour se présenter aux élections.

« Les points suivants font partie des domaines qui nécessitent un dialogue plus approfondi et la recherche d'un consensus : Comment traiter les personnes qui ont été accusées d'avoir abusé d'une fonction publique tout en se disputant des postes électifs. Cet article 99 (3) de la Constitution contredit les dispositions du chapitre 6 de la Constitution ainsi que l'intégrité et le leadership », ont déclaré les prélats dans la déclaration signée en leur nom par le président de la KCCB, Mgr Philip Anyolo.

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Parmi les autres domaines soulignés dans la déclaration de quatre pages figurent le calcul du revenu national basé sur les derniers comptes vérifiés plutôt que sur les revenus actuels et le budget national ; la proposition que les commissaires de la Commission indépendante de délimitation des circonscriptions électorales (IEBC) soient nommés par les dirigeants des partis politiques parlementaires ; et le coût élevé des élections, des nominations des partis politiques et de la corruption des électeurs au Kenya.

Les Bergers ont également appelé au dialogue sur la manière de faire face à la crise identifiée par le BBI sur la famille, la jeunesse et la société, et la violence basée sur le genre ; comment respecter le principe de subsidiarité ; et la nécessité de poursuivre le dialogue et les délibérations, notamment sur la manière de faire fonctionner efficacement les institutions.

Reconnaissant que l'esprit du processus BBI est de « réconcilier et unir les Kenyans et de favoriser la coexistence et la cohésion », les évêques ont appelé tous les Kenyans « à lire délibérément le contenu du rapport BBI et à éviter la politisation et les divisions à ce sujet ».

Les dirigeants de l'Église se sont engagés à engager « les dirigeants politiques et les secteurs clés au-delà des clivages, y compris le secteur privé et d'autres acteurs non étatiques, à dégager un consensus sur les questions soulevées et sur la meilleure façon de faire avancer le processus ».

Pour que chaque citoyen comprenne le rapport, les prélats se sont engagés à « fournir une éducation civique structurée pour s'assurer que les Kenyans fassent des choix éclairés » et à « continuer à fournir la plateforme de médiation et de diplomatie ».

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« Nous invitons donc à un engagement structuré avec le rapport du BBI afin d'indiquer quelles idées constructives conduiront à la transformation de notre pays », ont déclaré les évêques et ajouté : « C'est un voyage qui a commencé et qui exige que nous prenions des mesures ensemble, croyant en Dieu pour nous conduire vers un Kenya pacifique, progressiste et prospère ».