Le pape a déclaré : "Voici donc une première question que nous pouvons nous poser : pourquoi cherchons-nous le Seigneur ? Pourquoi cherchons-nous le Seigneur ? Quelles sont les motivations de ma foi, de notre foi ? Nous devons discerner cela parce que parmi les nombreuses tentations que nous avons dans la vie, il y en a une que nous pourrions appeler la tentation idolâtre."
"C'est celle qui nous pousse à chercher Dieu pour notre propre usage, pour résoudre des problèmes, pour avoir, grâce à Lui, ce que nous ne pouvons pas obtenir par nous-mêmes, par intérêt personnel."
Le pape François a prononcé son discours en direct à une fenêtre donnant sur la place Saint-Pierre, alors qu'il continue de récupérer d'une opération du côlon. L'homme de 84 ans a commencé à lire d'une voix forte, s'interrompant à un moment pour tousser, puis poursuivant sa réflexion.
Le pape a souligné que les personnes ayant une "foi immature" donnaient la priorité à leurs propres besoins plutôt qu'à leur relation avec Dieu.
"Il est juste de présenter nos besoins au cœur de Dieu, a-t-il dit, mais le Seigneur, qui agit bien au-delà de nos attentes, veut vivre avec nous avant tout dans une relation d'amour. Et le véritable amour est désintéressé, il est gratuit : on n'aime pas pour recevoir une faveur en retour."
Le pape a rappelé que dans la lecture de l'Évangile, la foule demande à Jésus : "Que pouvons-nous faire pour accomplir les œuvres de Dieu ?". Il a dit que c'était comme si le peuple demandait comment dépasser une foi intéressée à une foi qui plaît à Dieu.
"Et Jésus montre le chemin : Il répond que l'œuvre de Dieu est d'accueillir celui que le Père a envoyé, c'est-à-dire lui-même, Jésus ", a-t-il dit.
"Ce n'est pas ajouter des pratiques religieuses ou observer des préceptes particuliers, c'est accueillir Jésus, c'est l'accueillir dans notre vie, vivre une histoire d'amour avec Lui. C'est Lui qui va purifier notre foi".
Le pape a précisé que cela ne s'appliquait pas seulement à Dieu mais aussi aux relations sociales.
"Lorsque nous cherchons avant tout la satisfaction de nos besoins, nous risquons d'utiliser les personnes et d'exploiter les situations à nos propres fins. Combien de fois avons-nous entendu de la part d'une personne : 'Mais celui-ci utilise les gens et ensuite oublie' ? Utiliser les gens pour son propre profit : c'est mal. Et une société qui place les intérêts au lieu des personnes en son centre est une société qui ne génère pas de vie", a-t-il commenté.