La célébration de l'indépendance durement acquise a toutefois été de courte durée. Depuis décembre 2013, lorsque les luttes politiques intestines entre le président Salva Kiir et son unique vice-président de l'époque, le Dr Riek Machar, ont dégénéré en violences dans la capitale du Soudan du Sud, Juba, le peuple de Dieu de cette nation d'Afrique centrale et orientale a été soumis à une myriade de défis.
Le violent conflit entre les deux factions gouvernementales s'est étendu à d'autres parties du pays, notamment à Bentiu et à Bor, entraînant le déplacement de centaines de milliers de personnes "dès le premier mois de conflit", selon Mercy Corps, une entité d'aide humanitaire mondiale opérant dans des contextes de transition.
Selon l'entité non gouvernementale qui opère dans des contextes transitoires connaissant diverses formes d'instabilité, le Soudan du Sud, où au moins 3,7 millions de personnes ont fui leurs foyers ancestraux, connaît la troisième plus grande crise de réfugiés, après la Syrie et l'Afghanistan.
Quelques accords de paix ont été signés au cours des années de guerre civile, le plus important ayant été l'accord revitalisé de septembre 2018 sur la résolution du conflit au Soudan du Sud (R-ARCSS).
Les accords de paix ont été violés à plusieurs reprises, la situation dans la plus jeune nation du monde restant très instable, avec des flambées de violence signalées de temps à autre, parfois déclenchées par des conflits intercommunautaires.
Dans son message au cours de la célébration eucharistique du 19 septembre, Mgr Tombe a appelé à l'honnêteté des agents de sécurité en déclarant : "Nos soldats, nos policiers et nos groupes armés, tous, soyons honnêtes et non menteurs ; nous voulons la paix, nous parlons de paix, et nous faisons la guerre, l'insécurité."
L'évêque sud-soudanais, qui est à la tête du diocèse de Yei depuis novembre 1986, a fait remarquer que personne ne croira le peuple du Soudan du Sud parce qu'il parle de paix tout en faisant la guerre.
S'exprimant également lors de la célébration eucharistique du 19 septembre à la cathédrale Christ the King, le secrétaire général du diocèse de Yei, le père Emmanuel Lodongo Sebit, a appelé les dirigeants à donner la priorité aux intérêts des citoyens avant les leurs.
Faisant référence au récent message pastoral des évêques catholiques du Soudan du Sud, le père Sebit a déclaré : "Nous devons être des serviteurs dans notre leadership, des serviteurs dans nos familles en tant que père et mère, des serviteurs dans nos communautés en tant qu'aînés et chefs."
"Les évêques catholiques du Soudan du Sud nous appellent, un appel au leadership serviteur, un style de dirigeants pour servir le peuple, pas pour servir mon propre intérêt ou l'intérêt de ma petite clique, mais l'intérêt du bien commun de tous", a déclaré le membre du clergé du diocèse de Yei au Soudan du Sud.