Selon l'Ordinaire local de Bukavu, sept paroisses, une école, un centre de santé et un couvent ont été attaqués entre mars et octobre 2021, dans les villes de Karhale, Ciherano, Burhiba, Cahi, Nyamugo, Kadutu, Kanyamulande, Mugogo et Cirirri, la dernière ayant été attaquée la semaine dernière, le 6 octobre.
"Les conséquences de toutes ces attaques sont énormes, sans parler des traumatismes et des cicatrices physiques et psychologiques qu'elles ont laissés, heureusement sans aucune perte de vie réelle", déclare l'archevêque congolais.
L'organisation caritative pontificale rapporte que depuis des années, les provinces de la partie orientale de la RDC sont terrorisées par les milices rebelles.
"Les conflits ethniques, les mouvements de population et le désir d'accéder à de précieuses ressources minérales ont joué un rôle important dans tout cela", rapporte l’AED, et ajoute : "Ces dernières années, on a également constaté un élément croissant d'islam radical."
L'archevêque Rusengo a déploré que de nombreuses attaques se produisent à proximité des lieux où sont stationnées les forces de l'ordre.
L'archevêque congolais a déclaré à l'AED que si la terrible situation actuelle est due au manque de ressources, au chômage et à la pauvreté dans laquelle la population est forcée de vivre, il convient également "de considérer les conditions de vie des soldats et de la police, sans oublier la nature poreuse de nos frontières avec les pays voisins et l'absence de toute véritable autorité gouvernementale sur l'ensemble de notre territoire".
L'organisation caritative pontificale note qu'il y a une "absence totale" de sécurité assurée par l'État à Bukavu, et que l'Église catholique est l'un des rares organismes à s'élever contre l'injustice et la violence dans la région.
Pour cette raison, l'archevêque qui est à la tête de l'archidiocèse congolais depuis juin 2006 estime que les attaques semblent "viser particulièrement les structures de l'Eglise".
L'archevêque Rusengo pose, en référence aux attaques, la question suivante : "S'agit-il d'une tentative de museler l'Église, étant donné qu'elle est l'une des rares agences qui élève encore la voix pour plaider la cause de cette population qui souffre ? N'oublions pas non plus qu'en parlant de l'Église, nous parlons de Dieu, qui n'est pas accueilli par les autorités politiques et économiques séculaires. Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?"
L'archevêque, âgé de 65 ans, a appelé le peuple de Dieu placé sous son autorité pastorale à s'organiser pour protéger les églises et les institutions catholiques contre de futures attaques.