"Je préfère plutôt la réponse née d'une acceptation confiante de la réalité, ancrée dans la Tradition sage et vivante de l'Église, qui nous permet de nous lancer sans crainte dans les profondeurs", a-t-il déclaré.
Le pape François a averti ses auditeurs que de nombreuses crises dans le sacerdoce résultaient d'une mauvaise vie de prière et d'un manque d'intimité avec Dieu, qui réduit la vie spirituelle "à une simple pratique religieuse."
"L'intimité née de la prière, la vie spirituelle, la proximité concrète avec Dieu à travers l'écoute de sa parole, la célébration de l'Eucharistie, le silence de l'adoration, la remise à Marie, l'accompagnement avisé d'un guide et le sacrement de la réconciliation... Sans ces 'formes de proximité', un prêtre n'est qu'un mercenaire fatigué qui ne bénéficie d'aucun des avantages des amis du Seigneur", a-t-il déclaré.
La prière est également la "première tâche" d'un évêque, a-t-il déclaré, ajoutant : "Il faut qu'il augmente, il faut que je diminue, dit saint Jean Baptiste".
Pour avoir une bonne relation avec Dieu, il est essentiel de trouver des moments de silence au cours de la journée, a-t-il noté.
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Ce silence, a-t-il dit, est souvent évité parce qu'il peut être inconfortable. Au lieu de ressentir la paix, nous ressentons un vide, "et pour éviter de ressentir cela, nous ne voulons pas ralentir."
Le travail peut devenir "une distraction pour ne pas tomber dans la désolation", a déclaré le pape jésuite, faisant référence à un concept central de la spiritualité ignatienne.
Il a encouragé les prêtres et les évêques à surmonter les sentiments inconfortables de désolation et à persévérer dans la prière.
Il leur a également conseillé de rechercher la fraternité avec d'autres prêtres, ce qui "signifie choisir délibérément de poursuivre la sainteté avec d'autres, et non par soi-même".
"Comme le dit un proverbe africain : 'Si tu veux aller vite, va tout seul ; si tu veux aller loin, va avec d'autres'. Il semble parfois que l'Église soit lente, et c'est vrai. Mais j'aime à penser que c'est la lenteur de ceux qui ont choisi de marcher dans la fraternité", a-t-il déclaré.
La fraternité et l'amitié sacerdotales aident également les prêtres à vivre une vie de célibat avec plus de sérénité, a déclaré François.
"Le célibat est un don que l'Église latine préserve, mais c'est un don qui, pour être vécu comme un moyen de sanctification, demande des relations saines, des relations de véritable estime et de véritable bonté, profondément enracinées dans le Christ", a-t-il observé.
"Sans amis et sans prière, a-t-il dit, le célibat peut devenir un fardeau insupportable et un contre-témoin de la beauté même du sacerdoce."
Le pape François a également exhorté les prêtres à être proches des gens, se disant "convaincu que, pour une compréhension renouvelée de l'identité du sacerdoce, il est important aujourd'hui d'être étroitement impliqué dans la vie réelle des gens, de vivre à leurs côtés, sans échappatoires."
Il a souligné que les gens recherchent des "bergers à la manière de Jésus", et non des "fonctionnaires cléricaux" ou des "professionnels du sacré."
Les gens ont besoin qu'ils soient "des hommes de courage, prêts à s'approcher de ceux qui souffrent et à leur tendre la main", a-t-il déclaré. "Des hommes contemplatifs, dont la proximité avec les gens leur permet de proclamer devant les blessures de notre monde la puissance de la Résurrection, même maintenant à l'œuvre."
Abordant la crise des vocations sacerdotales, le pape François a réfléchi à la nécessité de la vie et de la ferveur et du désir d'apporter le Christ aux autres.
Il a déclaré que même dans les communautés où les prêtres ne sont pas particulièrement engagés ou joyeux, la communauté des baptisés peut susciter des vocations par ses prières et sa vie active et fraternelle.
"C'est surtout le cas si cette communauté prie avec insistance pour les vocations et a le courage de proposer à ses jeunes un chemin de consécration spéciale", a-t-il dit.
"En regardant sa propre humanité, sa propre histoire, sa propre personnalité, a-t-il poursuivi, chacun de nous doit se demander non pas si répondre à une vocation est agréable ou non, mais si, en conscience, cette vocation met en lumière en lui le potentiel d'Amour que nous avons reçu le jour de notre baptême."