Dans son homélie, le pape François a évoqué la lecture de l'Évangile du deuxième dimanche de carême, la Transfiguration de Jésus.
"Jésus a pris avec lui Pierre, Jacques et Jean. Le Seigneur prend les disciples ensemble ; il les prend comme une communauté", a-t-il noté.
"Nous appartenons à Jésus, et nous lui appartenons en tant que Société. Ne nous lassons pas de demander la force de former et de favoriser la communion, d'être un ferment de fraternité pour l'Église et pour le monde."
"Nous ne sommes pas des solistes à la recherche d'un public, mais des frères disposés en chœur. Pensons avec l'Église et rejetons la tentation de nous préoccuper de notre succès ou de nos réalisations personnelles", a-t-il ajouté.
Aux membres des ordres religieux, il a dit : "Notre vocation est fondée sur la communion. Pour recommencer chaque jour, nous avons besoin d'expérimenter une fois de plus le mystère de notre élection et la grâce de vivre dans l'Église, notre mère hiérarchique, et pour l'Église, notre épouse."
Le pape François a mis en garde contre le risque de tomber dans une "foi statique", lorsque nous nous considérons comme des disciples respectables, mais "ne suivons pas Jésus en réalité ; au contraire, nous restons passivement en place et, sans nous en rendre compte, nous nous assoupissons comme les disciples de l'Évangile" dans le jardin de Gethsémani.
Pour les disciples de Jésus, ce n'est pas le moment de dormir", a souligné François, "de laisser nos âmes être endormies, anesthésiées par la culture consumériste et individualiste d'aujourd'hui, par l'attitude du "la vie est bonne tant qu'elle est bonne pour moi"".
"De cette façon, nous pouvons continuer à parler et à théoriser, tout en perdant de vue la chair de nos frères et sœurs, et le caractère concret de l'Évangile", a-t-il poursuivi.
"L'une des grandes tragédies de notre époque est le refus d'ouvrir les yeux sur la réalité et de détourner le regard. Sainte Thérèse nous aide à nous dépasser, à monter sur la montagne avec le Seigneur, à réaliser que Jésus se révèle aussi à travers les blessures de nos frères et sœurs, les luttes de l'humanité et les signes des temps."
Le pape François a déclaré que pour les jésuites, "l'ennemi de la nature humaine nous persuaderait de garder le chemin des routines vides mais confortables et des paysages familiers, alors que l'Esprit nous pousse à l'ouverture et à une paix qui ne nous laisse jamais en paix. Il envoie des disciples jusqu'aux limites les plus extrêmes. Il suffit de penser à François Xavier".