L'archevêque sud-africain estime que les représentants des migrants et des réfugiés doivent bénéficier d'un statut officiel de délégués élus "de bonne foi" dans les discussions synodales et qu'ils doivent saisir cette occasion pour présenter leurs défis.
Il ajoute qu'une fois à bord, les représentants des migrants et des réfugiés doivent participer à la définition de l'ordre du jour des assemblées. Il ajoute qu'il est important d'établir un ordre du jour ensemble car cela permettra d'effacer la crainte que les personnes en mouvement pourraient avoir concernant un ordre du jour biaisé qui pourrait ne répondre que partiellement à leurs défis.
"Les membres souhaitent préciser que leur droit de participer et de s'exprimer découle du sacrement du baptême -3- du sceau du saint chrême qui les a distingués et incorporés dans le corps du Christ. Ils maintiennent qu'ils sont catholiques. Eux aussi disent 'Amen' après avoir reçu le corps et le sang du Christ", déclare Mgr Tlhagale.
Il affirme que les migrants et les réfugiés, comme tout le monde, sont faits à l'image et à la ressemblance de Dieu et partagent donc la paternité de Dieu. Il ajoute que leur sentiment d'appartenance leur donne le droit de participer aux discussions synodales au même titre que leurs concitoyens catholiques.
L'archevêque sud-africain déclare à propos des migrants : "Ils souhaitent interroger le silence des catholiques locaux face à ce qui s'apparente réellement à un second cycle de persécution ouverte après les expériences initiales harassantes dans leurs pays d'origine."
"Les plateformes synodales, en promouvant le dialogue, devraient également faire la lumière sur les dictons bibliques qui ne semblent pas être applicables dans les situations où les migrants et les réfugiés chrétiens sont impliqués", dit-il.
L'Ordinaire du lieu de l'archidiocèse de Johannesburg affirme que les migrants et les réfugiés croient que l'Église est un "expert en humanité" et que cela peut être prouvé lors des discussions synodales où l'écoute est la ligne de fond.
"Les plateformes synodales sont le lieu idéal où l'Église, en tant qu'"experte en humanité", est en mesure d'écouter la détresse des migrants et de mobiliser des campagnes visant essentiellement à restaurer et à renforcer la dignité des personnes en déplacement", déclare Mgr Tlhagale.
L'archevêque sud-africain fait référence à la lettre encyclique de saint Jean-Paul II à l'occasion du vingtième anniversaire de la progression de Populorum du pape Paul VI, Sollicitudo Rei Socialis, et pose la question de savoir pourquoi les personnes en déplacement ne devraient pas être considérées comme des pauvres et bénéficier d'une attention maximale.
Ils vivent une "vie de caniveau" en marge de la société. Au lieu de recevoir de l'aide en tant que 'voisins' et en tant qu'êtres humains, ils sont tout simplement ignorés ou harcelés. Ils sont physiquement présents, mais invisibles pour tous les passants. C'est cette situation désastreuse qui amène à s'interroger sur la pertinence de l'enseignement de Jean-Paul II sur l'option radicale des pauvres", déclare Mgr Tlhagale en référence aux réfugiés et aux migrants.