"Parmi la grande majorité musulmane, il y a environ cinquante chrétiens de différentes églises parmi les prisonniers", dit Sr Monique, et ajoute en parlant des prisonniers, "Beaucoup d'entre eux ont commencé un véritable chemin de foi depuis qu'ils sont en prison. Ils ont été attirés par le témoignage de la petite communauté chrétienne ici. Dans chaque cellule, ils prient ensemble tous les matins."
La membre de l'Institut de La Xavière, Missionnaires de Jésus-Christ, raconte qu'avant la pandémie, elle assistait une fois par semaine à une réunion de prière où les prisonniers partageaient avec le groupe ce que Dieu faisait dans leur cœur.
"La lumière de l'évangile illuminait leurs (prisonniers) questions. Les réunions se terminaient par une courte prière eucharistique, après quoi les quelques catholiques baptisés étaient autorisés à recevoir le pain de l'Eucharistie. Il est étonnant que certains d'entre eux disent : "Ce matin, je me suis réveillé avec le cœur joyeux". Oui, la grâce de Dieu est offerte dans l'épreuve de la détention !". raconte Sœur Monique à l'Agenzia Fides dans le reportage du 29 mars.
Elle ajoute : " Nous voyons comment l'Esprit Saint agit entre ces murs... Et quelle fut la joie quand les prisonniers m'ont un jour donné une enveloppe avec une somme d'argent à la fin du Carême. C'était leur offre de Carême pour faire un don aux nécessiteux qui vivent à l'extérieur".
La religieuse catholique explique au service d'information de Propaganda Fide que, depuis le début de la pandémie en mars 2020, les prisonniers sont interdits de tout contact avec le monde extérieur par mesure sanitaire.
"Nous essayons de maintenir le lien entre les prisonniers et leurs familles par l'échange de lettres", explique la religieuse missionnaire catholique qui a déjà travaillé au Tchad et au Cameroun comme nutritionniste pour les enfants malnutris et comme soignante pour les adultes alcooliques.
Elle ajoute que les membres de sa communauté se sont efforcés de sensibiliser les paroisses de l'archidiocèse catholique de Korhogo pour qu'elles donnent un repas à tous les prisonniers à Noël et à Pâques.
"Ce (don) est un signe très important pour eux", dit Sr Monique, et ajoute : "L'isolement qui s'ajoute à la dureté de l'emprisonnement est aussi une épreuve pour nous, le groupe de conseil, car si cette mission nous maintient en contact avec la dure réalité du mal, ces prisonniers sont aussi ceux qui nous évangélisent profondément et font de nous des témoins privilégiés de l'action de Dieu en eux."