"Les Nigérians en ont assez des excuses peu convaincantes et des promesses bidon du gouvernement pour faire face aux terroristes", affirment les évêques catholiques dans leur déclaration collective.
Ils appellent le gouvernement dirigé par Muhammadu Buhari, "comme une marque d'honneur", à se montrer à la hauteur de sa responsabilité première qui est de "protéger la vie et les biens de ses citoyens."
"Notre pays vacille depuis longtemps au bord du précipice d'un État en faillite", déclarent les membres du CBCN, qui ajoutent : "Le gouvernement devrait donc cesser d'essayer de faire l'autruche alors que la nation saigne abondamment et prendre des mesures urgentes pour démasquer ces terroristes en maraude et leurs commanditaires sans plus attendre."
Le Nigeria connaît l'insécurité depuis 2009, date à laquelle l'insurrection de Boko Haram a débuté dans le but de transformer la nation ouest-africaine en un État islamique.
Depuis lors, le groupe, l'un des plus grands groupes islamistes d'Afrique, orchestre des attaques terroristes aveugles contre diverses cibles, notamment des groupes religieux et politiques ainsi que des civils.
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La situation d'insécurité a été compliquée par l'implication des bergers Fulani, majoritairement musulmans, également appelés milices Fulani, qui se heurtent fréquemment aux agriculteurs chrétiens.
Les enlèvements avec demande de rançon sont également devenus courants dans le pays.
Dans leur déclaration collective du 4 avril, signée par le président du CBCN, l'archevêque élu Lucius Iwejuru Ugorji, les évêques expriment également leur inquiétude quant au "face-à-face persistant entre le gouvernement et l'Academic Staff Union of Universities (ASUU), avec ses effets frustrants sur les jeunes étudiants, dont les aspirations et ambitions académiques sont perturbées par une grève sans fin en vue".
"Nos cœurs vont également vers de nombreux citoyens nigérians qui languissent pendant des heures dans de longues files d'attente aux stations-service pour acheter du carburant à des prix exorbitants", disent les évêques catholiques, et poursuivent : "Avec de graves difficultés qui les entourent à chaque tournant, nos compatriotes semblent condamnés à une vie de souffrance gratuite".
Ils déplorent le fait que les citoyens de la nation la plus peuplée d'Afrique "gémissent quotidiennement dans la douleur, le cœur angoissé, et semblent résignés à un sentiment de désespoir et d'impuissance".
"C'est totalement inacceptable", déclarent les membres du CBCN. Ils ajoutent : "Nous demandons donc au gouvernement d'être ému par la détresse de notre peuple et de prendre des mesures efficaces pour le libérer de douleurs et d'agonies évitables."
Les évêques catholiques poursuivent : "Alors qu'un sombre nuage d'incertitude semble planer sur notre nation, de nombreux Nigérians sont fortement tentés de succomber à des sentiments de cynisme ou de découragement."
Ils appellent le peuple de Dieu dans la nation d'Afrique de l'Ouest à se rappeler les paroles réconfortantes et rassurantes de l'Écriture Sainte qui dit : "Soyez forts et courageux, ne les craignez pas et ne les redoutez pas, car c'est le Seigneur votre Dieu qui est avec vous, il ne vous abandonnera pas."