Lome, 06 février, 2020 / 9:10 (ACI Africa).
Les évêques de la nation togolaise d'Afrique de l'Ouest ont, dans une déclaration collective, nié les allégations de partialité dans la politique du pays à l'approche des élections générales faites par le ministre togolais de l'Administration territoriale.
Dans une lettre rendue publique le 16 janvier, la ministre togolaise de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Payadowa Boukpessi, a mis en doute la légitimité de la Commission épiscopale Justice et Paix (CEJP) à envoyer des observateurs dans les bureaux de vote et a accusé l'organisme de "collusion avec les partis politiques locaux".
"Nous, les évêques togolais, rejetons les allégations du ministre de l'Administration territoriale, accusant la Commission épiscopale Justice et Paix de collusion avec les partis politiques locaux et de tirer son financement de sources cachées, convaincus que les vraies raisons sont certainement à chercher ailleurs", peut-on lire en partie dans un communiqué de la Conférence épiscopale togolaise (CET) avisé à l'ACI Afrique.
Dans cette lettre, les évêques ont défendu leur "demande d'observation électorale", que la CEJP a présentée à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en disant que "c'est non seulement un droit reconnu par la Constitution togolaise mais aussi une mission ordinaire de toute la Commission Justice et Paix (CEJP) rappelée par le Pape émérite Benoît XVI dans l'Exhortation apostolique Africae Munus".
Les évêques ont rappelé les conseils qu'ils ont reçus du pape François lors de leur visite ad limina au Vatican le 11 mai 2015. "Je vous encourage à continuer à veiller à ce que l'Église prenne la place qui lui revient dans le processus de réforme institutionnelle en cours. Cependant, il faut encore faire attention à ne pas entrer directement dans le débat et les querelles politiques", a noté le pape.