Abidjan, 20 février, 2020 / 12:50 (ACI Africa).
L'accaparement de terres en Afrique par des entreprises "multinationales" désireuses de maximiser leurs profits sans se soucier des moyens de subsistance des indigènes du continent a été l'un des points forts de la semaine de rassemblement des dirigeants de l'Église catholique à la tête des Conférences épiscopales régionales d'Afrique de l'Ouest (RECOWA) qui s'est achevée le lundi 17 février.
Cette préoccupation, qui a été soulignée par le président du RECOWA au début de la réunion à Abidjan, en Côte d'Ivoire, a été discutée en même temps que d'autres défis qui touchent le peuple de Dieu dans la région, notamment l'insécurité caractérisée par des enlèvements et des assassinats ciblés.
"On estime aujourd'hui que plus de 60 % des terres agricoles disponibles dans le monde se trouvent en Afrique, au sud du Sahara", avait fait remarquer le président de la RECOWA, l'archevêque Ignatius Kaigama, dans son discours au début de la 8e réunion du Comité permanent de la conférence régionale, en citant une statistique établie par Grow Africa.
"Paradoxalement, l'accaparement massif de ces terres, qui se traduit par l'expropriation des populations les plus pauvres, se fait au nom du développement économique et social", avait déploré et expliqué le prélat nigérian, "l'exploitation faite des immenses superficies des terres accaparées (souvent des centaines de milliers d'hectares par opération) ne correspond en rien aux besoins les plus pressants des populations concernées".
Après avoir délibéré sur la question, les membres du Comité permanent de RECOWA ont, dans un message collectif daté du 16 février, reproché aux entités multinationales de priver les Africains de leurs terres agricoles.