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Le nonce apostolique au Kenya et au Soudan du Sud déplore les "scènes d'horreur" au Soudan dans un contexte de violence

Mgr Hubertus Maria van Megen, nonce apostolique au Kenya et au Soudan du Sud, s'adressant à ACI Afrique en marge de l'ordination épiscopale de Mgr Cleophas Oseso Tuka du diocèse de Nakuru. Crédit : ACI Afrique Mgr Hubertus Maria van Megen, nonce apostolique au Kenya et au Soudan du Sud, s'adressant à ACI Afrique en marge de l'ordination épiscopale de Mgr Cleophas Oseso Tuka du diocèse de Nakuru. Crédit : ACI Afrique

Le représentant du Saint-Père au Kenya et au Soudan du Sud a exprimé sa préoccupation concernant les combats en cours au Soudan, qui, selon lui, ont donné lieu à des "scènes d'horreur".

Dans une interview accordée à ACI Africa en marge de la consécration épiscopale de l'ordinaire local du diocèse de Nakuru au Kenya, Mgr Cleophas Oseso Tuka, Mgr Hubertus Maria van Megen a averti que si la guerre au Soudan n'était pas arrêtée à temps, la violence "déborderait" sur les pays voisins, y compris le Soudan du Sud.

"Ce sont des scènes d'horreur qui se déroulent en ce moment", a déclaré Mgr van Megen à l'ACI Afrique le 6 mai.

Si la violence n'est pas traitée rapidement, "elle ne restera pas seulement au Soudan", a averti le diplomate du Vatican, ajoutant : "Elle débordera au Soudan du Sud ; cela signifie que nous l'aurons aux frontières du Kenya et de l'Ouganda."

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Au moins 528 personnes auraient été tuées et 4 599 blessées depuis que la guerre a éclaté le 15 avril. De nombreuses autres personnes seraient décédées en raison de l'interruption des services essentiels, notamment des soins de santé.

Dans son discours à la fin de la messe de consécration de Mgr Oseso, Mgr van Megen a reconnu les efforts entrepris par la communauté internationale pour mettre fin à la violence.

 

Il a reproché aux responsables politiques des deux factions belligérantes, les Forces armées soudanaises (SAF) du général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide (RSF), la force paramilitaire du général Mohamed Hamdan Dagalo, de ne pas être "vraiment prêts" à dialoguer.

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"La communauté internationale travaille très dur pour remettre les choses en place et jusqu'à présent, cela n'a pas vraiment fonctionné parce que les deux parties impliquées ne sont pas vraiment prêtes à s'écouter l'une l'autre", a déclaré le diplomate du Vatican d'origine néerlandaise qui a commencé son service en tant que nonce apostolique au Soudan en mars 2014.

Il a ajouté : "Cette guerre à Khartoum se produit parce que deux dirigeants politiques ne peuvent pas se mettre d'accord et que toute la population doit en souffrir."

"La politique est une question de concessions. Vous négociez, vous vous asseyez autour d'une table, mais si vous rentrez dans vos propres bastions et commencez à vous jeter des pierres, tôt ou tard, vous frapperez quelqu'un à la tête et cela ne fonctionnera plus", a déclaré Mgr van Megen.

Il a également déclaré que la violence au Soudan devrait servir d'avertissement au Kenya, où les tensions politiques augmentent et où il y a "beaucoup d'accusations" et de contre-accusations, ainsi que de la "suspicion".

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Le représentant du Saint-Père au Kenya et au Soudan du Sud a exhorté les hommes politiques kenyans "à s'asseoir autour d'une table et à trouver des solutions pour le bien du pays, pour chaque Kényan, quelle que soit sa tribu ou sa langue".

Par ailleurs, lors de la cérémonie de consécration du 6 mai, les membres de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) ont exprimé leur solidarité avec le peuple de Dieu au Soudan, dans un contexte de violence persistante.

"De nombreuses personnes descendent du nord au sud pour chercher un refuge à l'étranger, y compris nos religieux et religieuses. Nous voulons nous souvenir d'eux en ce moment particulier en leur adressant nos condoléances et en priant avec eux", a déclaré le président de la KCCB, Mgr Martin Kivuva Musonde.

L'ordinaire des lieux de l'archidiocèse de Mombasa a ajouté que les responsables de l'Église du Kenya priaient pour le retour de la paix au Soudan.

Les factions rivales du Soudan sont arrivées en Arabie Saoudite le 6 mai pour des discussions directes, Reuters rapportant que "les Soudanais placent leurs espoirs dans les discussions en Arabie Saoudite entre les envoyés des factions belligérantes pour mettre fin à l'effusion de sang qui a tué des centaines de personnes et déclenché un exode massif".

Les gouvernements américain et saoudien, qui ont réuni les deux parties après plusieurs tentatives infructueuses, ont notamment déclaré dans leur communiqué commun : "Le Royaume d'Arabie saoudite et les États-Unis exhortent les deux parties à prendre en considération les intérêts de la nation soudanaise et de son peuple et à s'engager activement dans les pourparlers en vue d'un cessez-le-feu et de la fin du conflit".