"Il est dans l'intérêt de la CENI et du processus électoral lui-même qu'un organe indépendant ayant une expérience en la matière soit identifié et invité à effectuer ce travail en temps opportun, en impliquant quelques experts nationaux, en respectant les conditions qui préservent la souveraineté nationale, sans porter atteinte à l'indépendance de l'organe", affirment les membres de la CENCO.
Ils expliquent que "l'audit externe d'un registre électoral fait partie des bonnes pratiques électorales. De nombreux pays africains où il existe une méfiance entre les acteurs politiques et un manque de confiance du public dans le processus y ont recours".
"L'audit du fichier électoral a permis à plusieurs Etats de parvenir à un consensus sur les listes électorales et de restaurer la confiance du public dans le processus électoral et les résultats qui en découlent, ce dont la CENI et le processus électoral en RD Congo ont besoin aujourd'hui", ajoutent les responsables de l'Eglise catholique dans leur déclaration lue par le Secrétaire général de la CENCO, le Père Donatien Nshole.
Ils notent que l'audit "est normalement mené par une organisation ou une agence indépendante sélectionnée de manière transparente, conformément aux principes de l'appel à candidatures de la CENI et à ses termes de référence".
Dans leur déclaration du 11 mai, les évêques catholiques de la RDC rappellent que "la constitution d'un fichier électoral fait souvent l'objet de nombreuses controverses dans la plupart des pays africains".
"L'identification et l'enrôlement des électeurs n'ont pas échappé à cette réalité, compte tenu des conditions dans lesquelles ils se sont déroulés et des positions prises par certains acteurs politiques et de la société civile", affirment les membres de la CENCO.
Se référant aux conditions de désignation des membres de la mission d'audit, les évêques affirment que "le point 17 de l'appel à candidature pour la mission d'audit externe publié par la CENI indique clairement que la centrale électorale recrutera et organisera des consultants pour réaliser l'audit du fichier compilé par la CENI".
De plus, selon les membres de la CENCO, "le point 14 permettra à la CENI de censurer la méthodologie de l'audit (elle doit la valider) et le rapport qui en découle (elle doit l'approuver)".
Les évêques catholiques de la RDC notent que "ces dispositions sont en contradiction avec une autre disposition du point 17, qui exige qu'aucune partie prenante ne soit en situation de conflit d'intérêt".
Ils affirment également que la période de six jours pour effectuer la mission d'audit "semble insuffisante pour analyser le cadre légal et réglementaire, y compris toutes les procédures connexes, pour évaluer l'unicité de chaque électeur de l'échantillon (quelle que soit sa taille), pour évaluer l'inclusivité, l'exactitude et l'exhaustivité du fichier, et pour rédiger les différents rapports."