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"Retirez vos mains sanguinaires de nos Provinces" : Évêques de la province métropolitaine de Kinshasa en RDC

Les membres de l'Assemblée épiscopale provinciale de Kinshasa (ASSEPKIN). Crédit : ASSEPKIN Les membres de l'Assemblée épiscopale provinciale de Kinshasa (ASSEPKIN). Crédit : ASSEPKIN

Les évêques catholiques de la province ecclésiastique de Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), ont exhorté les responsables des affrontements persistants entre les membres des communautés Yaka et Teke dans le territoire de Kwamouth à épargner le siège métropolitain d'une effusion de sang.

Dans leur déclaration collective publiée dimanche 21 mai à l'issue de leur dernière Assemblée épiscopale provinciale de Kinshasa (ASSEPKIN), les évêques catholiques exhortent les autorités compétentes à "agir de manière responsable pour protéger" la population.

"En paraphrasant le Pape François, nous disons haut et fort à la conscience des personnes qui sont de vrais responsables de ces conflits et de ces massacres: Retirez vos mains sanguinaires de nos Provinces", affirment les membres d'ASSEPKIN.

Ils ajoutent : "Agissez de manière responsable pour protéger notre peuple. Cessez de manipuler et d'instrumentaliser un peuple déjà meurtri par la souffrance, la misère et les effusions de sang récurrentes".

Les responsables de l'Église catholique ajoutent : "En tant que don de Dieu, toute vie humaine est sacrée. C'est pourquoi nous exhortons ceux qui ont des responsabilités au niveau de l'État à prendre les choses en main et à ne pas permettre que des innocents soient tués et meurent en toute impunité."

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"Leur responsabilité devant l'histoire et devant Dieu sera engagée, si rien n'est fait pour sécuriser les personnes et leurs biens", disent-ils dans leur déclaration collective obtenue par ACI Afrique.

Depuis juillet, plus de 142 personnes ont été tuées dans les violences intercommunautaires entre les communautés Yaka et Teke. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a fait état de ce violent conflit qui aurait été déclenché par un différend sur les taxes foncières coutumières.

Les membres de la communauté téké se considèrent comme les premiers habitants de villages répartis sur plus de 200 kilomètres le long du fleuve Congo.

Dans leur déclaration collective du 21 mai, les membres d'ASSEPKIN déplorent que "depuis plus d'un an, le conflit foncier dans le territoire de Kwamouth, dans la province de Mai-Ndombe, s'est propagé comme un feu de brousse dévastateur aux provinces voisines de Kwilu, Kwango, et même à Kinshasa".

"Les récents massacres et troubles dans les fermes de Batshiongo, Mongata, Kipulamba, Kabuba, Tadika et Mayobo, qui ont provoqué des déplacements massifs de populations, continuent de semer la désolation et l'insécurité", ajoutent-ils.

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Les responsables de l'Eglise catholique ajoutent : "Après plusieurs visites pastorales sur le terrain, des entretiens, des contacts et des témoignages recueillis auprès de différentes couches de la population, nous avons acquis la ferme conviction que des mains sanguinaires et invisibles venues de Kinshasa se cachent derrière tous ces conflits".

"En effet, partant d'un litige foncier, ces conflits sont récupérés par des personnes qui défendent des intérêts politiques et économiques occultes", affirment-ils, avant d'ajouter : "En clair, nous assistons impuissants à une instrumentalisation pure et simple de ces conflits par certains politiciens en quête de légitimité locale."

Dans leur déclaration collective de 10 points, les membres de l'ASSEPKIN constatent que "derrière la mise en scène du conflit Téké/Yaka se cachent des intérêts économiques visant à confisquer les terres aux peuples qui les ont toujours occupées dans une coexistence pacifique".

"Nous craignons que ces conflits ne s'étendent à toutes nos provinces, nous éloignant ainsi de la paix tant désirée", déplorent les évêques catholiques de la province ecclésiastique de Kinshasa.

Ils prônent le dialogue pour une paix durable : "Nous continuons à considérer que la recherche de la paix passe par la capacité de dialoguer et de s'engager dans une véritable réconciliation entre les différentes tribus ou ethnies en conflit. Il s'agit de promouvoir la vraie paix, celle que le Seigneur Jésus nous apporte".

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"Il est aussi de notre devoir à tous de consolider la fraternité et le vivre ensemble harmonieux entre les différents peuples, de reconstruire le présent et l'avenir de la coexistence d'un peuple divisé à cause d'intérêts égoïstes et de manipulations politiques", affirment les membres de l'ASSEPKIS.

Faisant référence au pape François, ils mettent en garde : "Que la violence et la haine n'aient plus de place dans les cœurs et sur les lèvres de quiconque, car ce sont des sentiments inhumains et antichrétiens qui paralysent le développement et ramènent à un passé sombre."

Les responsables de l'Église catholique du siège métropolitain de Kinshasa exhortent le peuple de Dieu de la province ecclésiastique congolaise à "rester ferme et vigilant dans la prière".

"Que la Bienheureuse Vierge Marie, Reine de la Paix et Notre-Dame du Congo, nous obtienne de son Fils la grâce de la conversion des cœurs, de la paix véritable et de la compréhension mutuelle entre frères et sœurs d'un même Père", implorent les membres de l'ASSEPKIN dans leur déclaration collective du 21 mars.

En novembre 2022, les évêques catholiques de la RDC ont exprimé leur inquiétude face aux affrontements entre les communautés Téké et Yaka et ont appelé à une action collective pour rétablir la paix.