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"La guerre à mener est contre COVID-19", déclare les chefs religieux unis de l'île Maurice.

Membres du conseil d'administration du Conseil des religions à Maurice. Domaine public Membres du conseil d'administration du Conseil des religions à Maurice.
Domaine public

Les chefs religieux de l'île Maurice se sont réunis pour démontrer leur unité d'action dans la lutte contre la propagation de COVID-19 dans leur pays et ont invité les citoyens de l'île à se rassembler dans la bataille. 

"L'ennemi est COVID-19 et la guerre à mener est contre lui. La seule guerre, et contre COVID-19 seulement", peut-on lire en partie dans la déclaration du Conseil mauricien des religions datée du 27 mars.

Le Conseil des religions de Maurice a été officiellement fondé en 2001 à la suite d'un appel des Nations Unies d’Amérique pour que les chefs religieux de chaque pays travaillent ensemble à la promotion de la paix. 

Le Conseil est composé de 11 membres exécutifs représentant les principales religions de Maurice, notamment l'hindouisme, le christianisme, l'islam et le bouddhisme. 

Dans leur déclaration collective, les chefs spirituels affirment : "Nous, religieux de différentes confessions, sommes bien placés pour prier mais aussi pour aider la Nation à maintenir le cap".

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Les chefs religieux appellent les Mauriciens à s'unir pour vaincre l'ennemi commun, COVID-19, qui a obligé les pays à adopter des mesures strictes pour assurer la sécurité de la population.

"D'une seule voix, unissons nos cœurs dans la prière et implorons le Tout-Puissant d'entendre nos prières, d'entendre nos cris de désespoir et de nous venir en aide pour vaincre notre ennemi", déclarent encore les chefs religieux et ajoutent : "Il est temps de montrer que la foi fait partie des actions préventives et proactives pour se protéger mutuellement. ”

La nation insulaire de l'océan Indien compte au moins 88 cas confirmés de COVID-19 et a enregistré le premier décès lié au virus mortel le 21 mars.

Réagissant à la nouvelle des cas confirmés de virus dans le pays, l'évêque du diocèse de Port Louis, le cardinal Maurice Piat, dans une déclaration antérieure, a lancé un appel au calme.

Le gouvernement a également mis en place des mesures strictes pour éviter la propagation du virus, notamment un ordre de couvre-feu, la fermeture des frontières nationales et la réduction des rassemblements publics, entre autres.

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"Cette pandémie de Covid-19 semble nous plonger dans une réalité nouvelle et irréelle, à tel point qu'elle a un impact sur nos modes de vie, individuels, collectifs et mondiaux", notent les chefs religieux dans leur déclaration collective et ajoutent : "Nous tous, Mauriciens, comme partout ailleurs dans le monde, vivons actuellement une situation sans précédent".

Selon eux, la pandémie COVID-19 "nous concerne tous, êtres humains, croyants ou non, pratiquants ou non, de tous horizons culturels, religieux et philosophiques. Femmes et hommes de toutes religions que nous vivons une expérience qui nous bouleverse même dans l'intimité de notre vie de foi".

Les dirigeants de différentes confessions ont également fait appel à la conscience des Mauriciens pour éviter des pratiques qui apporteront de la souffrance à la population au milieu de cette crise.

"Nous devons éveiller les consciences contre tout risque de dérapage qui ferait de nous le mauvais ennemi, tout piège qui nous conduirait à des dérives contre notre voisin, nos concitoyens", ont déclaré les responsables religieux.

Relevant le défi de la discrimination et de la peur actuellement associées à COVID-19, les chefs spirituels notent : "Nous devons nous prémunir contre toute stigmatisation et protéger les gens contre les pratiques discriminatoires résultant des préjugés, de la désinformation ou de l'hystérie dus au virus".

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Le Conseil des religions a également mis en garde contre le fait de "prendre l'autre ou les autres comme boucs émissaires, comme responsables de ce que nous vivons".

"Les tentations sont là, de perdre son sang-froid ou de s'en prendre aux autres, souvent avec le danger du facteur ethnique non loin de là, ce qui entraîne inévitablement des violations des droits de l'homme", disent les dirigeants.

Les chefs religieux de l'île Maurice ont mis en garde la population contre les "fausses nouvelles" et autres "intoxications", notamment la propagation de rumeurs sur le nombre de personnes infectées ou décédées.

"Peu importe où nous sommes ou à quelle religion nous appartenons, les mots clés doivent être plus que jamais "amour", "miséricorde", "compassion", "dignité pour toute vie", mais aussi "respect". Respect des droits de l'homme", enseignent les dirigeants.

Tout en reconnaissant l'importance de la science dans la recherche de solutions à la pandémie, les chefs religieux ont affirmé : "Science et spiritualité vont de pair, la prière est donc une force avec laquelle il faut compter. Les résultats scientifiques sont des réponses à nos prières".

"Forts de nos croyances et de nos prières respectives, nous pouvons contribuer à des actions préventives pour nous protéger mutuellement afin de sauver notre île paradisiaque de Covid-19", peut-on lire plus loin dans le message. 

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.