Il a reconnu la multiplicité des cultures et d'autres facteurs distinctifs au Nigeria et a déclaré : "La gestion de la diversité et des différences n'est pas une question de rassemblement des chefs religieux ; il s'agit de savoir si l'État peut créer le type d'infrastructure qui peut aider les Nigérians à évoluer en tant que citoyens de leur pays".
Les Nigérians vivent des moments difficiles, a déclaré l'évêque de 70 ans qui a commencé son ministère épiscopal en septembre 2011 en tant qu'ordinaire local de Sokoto, et a identifié la pauvreté comme l'un des principaux défis qui doivent être relevés.
La pauvreté, a-t-il dit, "ne connaît pas de discrimination fondée sur la religion, la tribu ou toute autre identité".
"À l'heure actuelle, 133 millions de Nigérians souffrent de différents niveaux de pauvreté multidimensionnelle", a déclaré Mgr Kukah.
Ni l'ethnie ni la religion ne posent de problème au pays, a-t-il déclaré à propos de la nation la plus peuplée d'Afrique, et il a expliqué : "Notre souffrance n'est pas déterminée par notre appartenance religieuse ou ethnique ; elle est plutôt le résultat d'un pays qui fonctionne mal".
Mgr Kukah a poursuivi : "Je n'ai pas observé que les musulmans avaient accès à l'électricité alors que les autres n'y avaient pas accès ; je n'ai pas non plus été témoin d'un scénario où seuls les musulmans avaient accès à la nourriture alors que le reste d'entre nous n'en avait pas".
"Le défi consiste à faire en sorte que le pays fonctionne pour tout le monde, quel que soit le statut social", a-t-il déclaré, avant de déplorer : "Mais à l'heure actuelle, les gens se sentent exclus parce qu'ils sont chrétiens ou musulmans, parce qu'ils sont des femmes, les niveaux et les catégories d'exclusion sont tellement énormes".
Mgr Kukah a exhorté le président élu à "gérer la victoire et à passer du statut d'homme politique contestant une élection à celui de vainqueur d'une élection".
La nouvelle administration, a-t-il dit, devra "créer une atmosphère dans laquelle chacun au Nigeria pourra rivaliser et réussir en fonction de son énergie".
M. Tinubu, du parti au pouvoir, le All Progressives Congress (APC), devrait prêter serment le 29 mai, malgré les procès en cours qui contestent sa victoire.