"L'Assemblée synodale d'octobre 2023 sera invitée à écouter profondément les situations dans lesquelles l'Église vit et accomplit sa mission", indique le document.
"Ce que signifie marcher ensemble acquiert son urgence missionnaire lorsque cette question est posée dans un contexte particulier, avec des personnes et des situations réelles à l'esprit", poursuit le document. "Ce qui est en jeu, c'est la capacité de proclamer l'Évangile en marchant avec les hommes et les femmes de notre temps, où qu'ils soient, et en pratiquant la catholicité qui émerge du fait de marcher ensemble avec les Églises qui vivent dans des conditions de souffrance particulière.
Parmi les priorités énoncées dans le document figure le rôle des femmes dans l'Église. L'une des "feuilles de travail" jointes au texte propose la question suivante pour le discernement : "La plupart des Assemblées continentales et les synthèses de plusieurs Conférences épiscopales appellent à considérer la question de l'inclusion des femmes dans le diaconat. Est-il possible de l'envisager, et selon quelles modalités ? "
Le document synodal propose également les suggestions suivantes pour la prière et la réflexion préparatoire : "Comment pouvons-nous créer des espaces où ceux qui se sentent blessés par l'Église et mal accueillis par la communauté se sentent reconnus, reçus, libres de poser des questions et non jugés ? À la lumière de l'exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia, quelles mesures concrètes sont nécessaires pour accueillir ceux qui se sentent exclus de l'Église en raison de leur statut ou de leur sexualité (par exemple, les divorcés remariés, les personnes vivant dans des mariages polygames, les personnes LGBTQ+, etc.
Une autre question recommandée pour la prière et la réflexion concerne la discipline du célibat sacerdotal. "Comme le proposent certains continents, une réflexion pourrait-elle être ouverte sur la discipline de l'accès au sacerdoce pour les hommes mariés, au moins dans certaines régions ?", demande le document.
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Le texte fait référence à plusieurs reprises aux "tensions" qui sont apparues au cours du processus synodal, mais il les considère comme un élément positif et nécessaire pour discerner le chemin de l'Église.
"Nous ne devrions pas être effrayés par elles, ni tenter à tout prix de les résoudre, mais plutôt nous engager dans un discernement synodal continu", dit le document. "Ce n'est qu'ainsi que ces tensions peuvent devenir des sources d'énergie et ne pas se transformer en polarisations destructrices.
L'autorité dans l'Église
L'"exercice de l'autorité dans l'Église" est un thème majeur de l'Instrumentum Laboris, le mot "autorité" apparaissant plus de 50 fois dans le texte.
"À chaque époque, l'exercice de l'autorité et de la responsabilité dans l'Église est influencé par les modèles de gestion et l'imagerie du pouvoir qui prévalent dans la société", observe le texte. "Comment en prendre conscience et exercer un discernement évangélique sur les pratiques dominantes de l'exercice de l'autorité, dans l'Église et dans la société ?
L'une des questions de discernement proposées au Synode des évêques est la suivante : "Que pouvons-nous apprendre sur l'exercice de l'autorité et de la responsabilité de la part d'autres Églises et communautés ecclésiales ?
Une autre question demande : "Comment pouvons-nous traiter de manière constructive les cas où les responsables estiment ne pas pouvoir confirmer les conclusions d'un processus de discernement communautaire, en prenant une décision dans une direction différente ? Quel type de restitution cette autorité devrait-elle offrir à ceux qui ont participé au processus ?"
Une autre question encore se pose : "Quels sont les stimuli des cultures indigènes, minoritaires et opprimées qui peuvent nous aider à repenser nos processus de prise de décision ?
Le texte propose également de discerner comment la prise de conscience qu'une Église synodale a besoin de coresponsabilité et de transparence peut "servir de base à la réforme des institutions, des structures et des procédures, de manière à renforcer le changement au fil du temps". En particulier, il mentionne le désir exprimé de "procédures de sélection plus participatives, notamment en ce qui concerne la sélection des évêques".
Conversation dans l'Esprit
Le document consacre également beaucoup d'espace, y compris une illustration pleine page, au concept de "conversation dans l'Esprit", qu'il appelle la "méthode synodale".
La conversation dans l'Esprit, qui apparaît 23 fois, est décrite comme un processus de prière personnelle, d'écoute, de partage, d'espace pour les autres et l'Esprit Saint, et de discernement en groupe dans une atmosphère de prière.
"Il ne s'agit pas d'une conversation dans l'Esprit, dit le document, s'il n'y a pas un pas en avant dans une direction précise, souvent inattendue, qui mène à une action concrète.
L'Instrumentum Laboris appelle à une "formation à cette méthode" pour tous les baptisés et à la formation de "facilitateurs" qui peuvent accompagner les communautés dans sa pratique.
"La formation à la conversation dans l'Esprit est une formation pour être une Église synodale", dit l'Instrumentum Laboris.
Une question demande si la conversation dans l'Esprit peut contribuer au "renouvellement des processus de prise de décision dans l'Église" et si le droit canonique doit être modifié pour faciliter ce processus.
Le document appelle au renouvellement du programme des séminaires de l'Église afin d'y inclure une plus grande attention à "un style et une mentalité synodaux", ainsi qu'à des changements dans le langage utilisé dans la liturgie, la prédication, la catéchèse, l'art sacré, la communication et les médias.
Il met l'accent sur la formation de chaque catholique comme "moyen indispensable pour faire de la manière synodale de procéder un modèle pastoral pour la vie et l'action de l'Église".
"La formation à une spiritualité plus authentiquement synodale est au cœur du renouveau de l'Église", affirme le texte.
Le cardinal Jean-Claude Hollerich, qui occupe l'un des postes clés du synode sur la synodalité, a déclaré dans un entretien accordé à Vatican News en avril que le discernement au sein du synode est un "processus spirituel".
"C'est pourquoi nous avons cette conversation spirituelle, ou plutôt cette conversation dans l'Esprit : C'est une manière d'écouter et d'entrer en dialogue, non pas avec une attitude d'opposition, afin de parvenir à une conclusion commune."
"Il est clair, a ajouté M. Hollerich, qu'il y a toujours un besoin de conversion dans ce processus : Parfois, c'est l'évêque qui doit se convertir, parfois ce sont les laïcs qui doivent également se convertir."
La "conversation spirituelle", qui a été mentionnée dans d'autres documents liés au synode, provient de la spiritualité ignatienne et est liée aux Exercices spirituels.