Le lendemain, le pape aura une rencontre privée à la résidence de l'archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marx Aveline, avec des personnes souffrant de difficultés économiques et de désavantages. Puis, à 10 heures, il participera à la Rencontre méditerranéenne.
Le pape rencontrera le président Macron à 11h30 et, plus tard dans l'après-midi, à 16h15, il célébrera une messe publique au Stade Vélodrome, où il prononcera l'homélie. Il repartira pour Rome à 19h15 après une cérémonie de départ à l'aéroport international de Marseille.
Les défis de la Méditerranée
L'objectif de la rencontre méditerranéenne du 17 au 24 septembre est de "construire et partager une même espérance" entre la "mosaïque de peuples, de cultures et de religions qui composent la Méditerranée". La rencontre donnera l'occasion à des personnes issues d'un large forum de mouvements et d'associations engagés à répondre aux défis de la Méditerranée de se réunir et de partager des informations, des ressources et de la camaraderie. Il y aura également un "banquet de solidarité" réunissant des personnes en situation difficile et ceux qui les soutiennent autour d'un repas méditerranéen partagé.
La rencontre méditerranéenne trouve son origine dans une initiative prise en 2020 par les évêques italiens qui, à Bari (Italie), se sont réunis avec des représentants de l'Église et d'autres responsables religieux et sociaux pour examiner les défis de la Méditerranée. Le pape a participé à cet événement en 2020.
Le premier trimestre 2023 a été le plus meurtrier depuis 2017 en Méditerranée centrale, avec au moins 441 morts, bien que ce chiffre soit considéré comme insuffisant. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l'ONU parle d'une "crise humanitaire persistante" qui est "intolérable". Plus de 20 000 personnes sont mortes sur les routes migratoires de la Méditerranée centrale depuis 2014.
Le 14 juin de cette année, au large des côtes grecques, une tragédie s'est produite, la pire depuis plusieurs années : L'Adriana, un bateau de pêche transportant entre 400 et 750 personnes, a chaviré. Comme le bateau était massivement surchargé, le nombre de morts est inconnu, mais le bateau était signalé comme étant en détresse depuis le matin précédant le jour où il a chaviré. Une centaine de personnes ont été sauvées et un peu plus de 80 corps ont été récupérés.
Le pape a appelé à une réponse européenne à la situation critique des personnes qui tentent de traverser la Méditerranée, notant que certains pays, comme l'Italie, la Grèce, Chypre, Malte et l'Espagne, supportent le plus gros du fardeau. Il a également qualifié à plusieurs reprises les camps de migrants en Libye de "lagers", c'est-à-dire de camps de concentration.
Les Nations unies considèrent que le changement climatique et les questions de migration sont intimement liés. L'OIM signale que "le changement climatique remodèle les schémas migratoires partout dans le monde", notant qu'en 2022, les catastrophes ont provoqué 305 000 nouveaux déplacements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, soit une augmentation de 30 % par rapport à l'année précédente.
Au début du mois, le pape François a célébré le dixième anniversaire de son premier voyage en dehors de l'Italie en tant que pape : il s'est rendu à Lampedusa, une île située entre la Sicile, la Tunisie et la Libye, et au centre de nombreuses catastrophes provoquées par les migrants. Il a envoyé une lettre à l'évêque local, faisant écho à l'appel qu'il avait lancé lors de son voyage en 2013 :
"Dieu nous demande toujours :
Adam, où es-tu ? Où est ton frère ?Voulons-nous persévérer dans l'erreur, prétendre nous mettre à la place du Créateur, dominer pour protéger nos propres intérêts, rompre l'harmonie constitutive entre lui et nous ?Nous devons changer d'attitude ; le frère qui frappe à la porte est digne d'amour, d'hospitalité et de tous les soins. C'est un frère qui, comme moi, a été placé sur terre pour jouir de ce qui existe et le partager en communion".