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Le pape François critique l'Occident qui tente d'exporter "son propre type de démocratie"

Un prêtre examine les dégâts causés par ISIS dans une église catholique à Karamles, en Irak. | Crédit photo : Photo avec l'aimable autorisation de Stephen Rasche Un prêtre examine les dégâts causés par ISIS dans une église catholique à Karamles, en Irak. | Crédit photo : Photo avec l'aimable autorisation de Stephen Rasche

Le pape François a cité les exemples de l'intervention occidentale en Libye et en Irak pour affirmer que l'Occident ne devrait pas "exporter" son propre "type de démocratie" vers d'autres pays, selon une interview récemment publiée.

Les commentaires du pape ont été publiés dans le journal italien La Stampa et sont extraits d'un livre publié cette semaine par les journalistes Francesca Ambrogetti et Sergio Rubin, intitulé "You Are Not Alone : Challenges, Answers, Hopes".

Dans un extrait du livre, les auteurs interrogent le pape sur "la responsabilité des pays les plus développés" dans le "chaos" que connaissent d'autres nations.

François a répondu que ce chaos était dû en partie à "l'échec de l'Occident dans sa tentative d'importer son propre type de démocratie" dans certains pays du monde.

"Nous pensons à la Libye, qui semble n'être dirigée que par des personnalités très fortes comme Kadhafi", a déclaré le pape. "Un Libyen m'a dit qu'il n'y avait qu'un seul Kadhafi, alors qu'il y en a 53 aujourd'hui.

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Le Saint-Père a également évoqué la guerre d'Irak, qu'il a qualifiée de "véritable honte" et de "l'une des pires cruautés". Les forces dirigées par les États-Unis ont vaincu l'armée irakienne et déposé le président Saddam Hussein, laissant à sa place un pays éprouvé par l'aggravation de la violence sectaire.

"Saddam Hussein n'était certainement pas un petit ange, bien au contraire, mais l'Irak était un pays relativement stable.

Le souverain pontife a précisé qu'il ne défendait "ni Kadhafi ni Hussein". Mais, selon lui, "l'anarchie organisée et d'autres guerres" ont suivi ces conflits.

"Je crois donc que nous ne devons pas exporter notre démocratie vers d'autres pays, mais les aider à développer un processus de maturation démocratique en fonction de leurs caractéristiques", a déclaré François. "Ne faites pas la guerre pour importer une démocratie que leurs peuples ne sont pas en mesure d'assimiler".

Le pape a souligné que certains pays, comme les monarchies, "n'accepteront probablement jamais une démocratie", mais les nations "peuvent aider à garantir une plus grande participation" dans ces cas.

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Le pape s'est avoué "ignorant en termes de politique internationale", bien qu'il ait déclaré que la montée de l'État islamique (ISIS) indique "un choix malheureux de l'Occident".

Ambrogetti est un journaliste d'origine italienne, tandis que Rubin est originaire d'Argentine ; les deux ont déjà collaboré à l'ouvrage "Pope Francis : His Life in His Own Words", publié en 2014. Rubin est également l'auteur d'une biographie de François.