Le livre rassemble les recommandations de 21 personnes et organisations, dont Misereor Allemagne, les Missionnaires de Mill Hill aux Pays-Bas, Pax Christi International, Christian Aid au Royaume-Uni et Catholic Relief Services.
Voici les cinq choses que vous ne saviez probablement pas sur le prélat soudanais que De Schipper décrit comme "un berger et un leader qui a réussi à réaliser quelque chose au Soudan du Sud déchiré par la guerre que les Nations unies n'avaient jamais été en mesure de faire."
Un évêque... un mécanicien
Un jour, Mgr De Schipper a repéré Mgr Paride dans la brousse et l'a trouvé à côté d'un camion, muni d'outils de travail et prêt à remettre le camion en marche.
"Il m'a donné un bras, pas une main, parce qu'il tenait une pompe à essence pleine d'huile", écrit M. De Schipper en racontant son expérience avec Mgr Paride.
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Un autre jour, l'auteur s'est réveillé et a trouvé l'évêque à l'extérieur d'une hutte au village de Kuron Peace, penché sur le capot du camion épiscopal, de la graisse sur les mains, soufflant dans une pompe à essence obstruée.
Le village de Kuron Peace au Soudan du Sud. Crédit : Paul de Schipper
Mgr Paride a grandi dans la ville de Torit, entouré d'ouvriers d'usines coloniales. Son père était l'un d'entre eux. Au séminaire, il aurait appris à fabriquer des meubles et à réparer des voitures.
À un moment donné, Paride a rencontré Ed Resor de Catholic Relief Services et a accepté une invitation à se rendre aux États-Unis. Là, il a travaillé dans le ranch du père d'Ed dans le Wyoming, où il a aidé à réparer les clôtures et à nettoyer les écuries.
Dans un hommage rendu à ACI Afrique, Mgr De Schipper décrit Mgr Paride comme "une personne pratique, un prélat qui n'avait pas les mains molles".
Des missionnaires bien habillés, une source d'inspiration pour devenir prêtre
Né en 1936 d'un père musulman non pratiquant et d'une mère adepte de la religion traditionnelle, rien ne laissait présager que le petit Paride, qui se déplaçait sans pantalon, deviendrait prêtre catholique.
De Schipper écrit qu'en 1951, le jeune Paride a fréquenté le séminaire d'Okaru "parce que les missionnaires y portaient de très beaux vêtements".
Faisant part de son désir de devenir prêtre, Mgr Paride a expliqué à l'auteur qu'il voulait d'abord des vêtements, et que "la foi est venue plus tard".
Un évêque avec un aérodrome et une route
De Schipper décrit Mgr Paride comme "probablement le seul évêque au monde à posséder son propre terrain d'aviation".
Un jour, l'évêque a conduit De Schipper jusqu'au terrain d'aviation qui, selon l'auteur, a ensuite été envahi par la végétation et laissé à la disposition des chèvres et des ânes pour qu'ils y paissent.
Là, il a vu l'excitation de l'évêque qui a conduit sa Toyota Land Cruiser au début de la piste d'atterrissage et s'est écrié : "Je veux voler".
De Schipper raconte que les freins de la voiture ont grincé "comme si un Boeing atterrissait".
En 1997, alors que la guerre avait détruit toutes les routes du diocèse de Torit, l'évêque de Taban a pensé que les communautés avaient besoin d'être reliées les unes aux autres.
De Schipper écrit dans son livre : "L'entrepreneur Taban décide donc de construire une route depuis la frontière kenyane jusqu'à la partie la plus à l'est de son diocèse, le district de Kuron. La 'Taban Highway', longue de 300 kilomètres, est creusée et asphaltée à l'aide d'un bulldozer que les rebelles avaient pris au gouvernement."
Une croix et le tir d'un propriétaire d'âne furieux
Dans son livre, M. De Schipper mentionne le jour où Mgr Paride a survécu d'un cheveu au tir d'un propriétaire d'âne furieux qui l'a visé à la poitrine. En fait, c'est une croix que l'évêque portait qui l'a protégé de ce qui aurait été un tir mortel.
À 71 ans, Mgr Paride est toujours en excellente condition physique et conduit pendant des heures sur des routes à peine praticables pour les voitures. Les routes étaient terribles, écrit M. De Schipper, ajoutant que l'évêque avait dépensé 10 000 euros pour obtenir de nouvelles pièces pour un seul camion en l'espace d'un mois.
Le pire, c'est que l'évêque est entré en collision avec un âne, le tuant accidentellement.
"La croix de l'évêque sur sa poitrine l'a sauvé d'un coup de feu fatal de la part du propriétaire furieux", a déclaré M. De Schipper.
Des mois dans une prison de brousse
À d'innombrables reprises, alors que la guerre faisait rage au Soudan du Sud, Mgr Paride s'est mis en première ligne.
Le 31 mai 1988, il fait partie d'un convoi alimentaire de 100 camions qui quitte Juba pour la ville affamée de Torit, accompagné d'une escorte de soldats du gouvernement.
"Le voyage depuis Juba, raconte l'évêque à De Schipper, est devenu une descente aux enfers.
"On nous tirait dessus en permanence, il y avait des embuscades, les camions roulaient sur des mines. Il y avait un ou deux morts par jour".
Des musulmans parmi les soldats ont dit au chef de l'Église catholique : "Monseigneur, priez pour nous."
Fin janvier 1989, Paul de Schipper est la dernière personne à qui l'évêque a parlé avant d'être capturé par les rebelles.
"Torit est tombée le 26 février", raconte l'évêque dans le livre de De Schipper, avant d'ajouter : "Les rebelles m'ont capturé. J'ai passé 100 jours dans une prison de brousse. Le jour du 25e anniversaire de mon ordination sacerdotale, le 24 mai 1989, ils m'ont emmené à Torit et m'ont assigné à résidence. Le monde entier a cru que j'étais mort. Je n'ai été libéré qu'un an plus tard".
Entre-temps, M. De Schipper a pleuré la disparition de l'évêque Paride qui, selon lui, offre des leçons inestimables aux pays en proie à des conflits.
Selon le journaliste néerlandais, la vie de l'évêque témoigne du fait que "la liberté et la paix peuvent s'apprendre".
"C'est le message que Paride Taban nous transmet avec le village de la paix de Kuron, un îlot de paix qui fonctionne comme un phare merveilleux et éclairant dans une mer où la violence et la guerre reprennent de plus belle", déclare-t-il, ajoutant que le dévouement de l'évêque à la liberté et à la paix est "un exemple pour nous tous".