La déclaration, qui a été examinée et signée par le pape François, offre de "nouvelles clarifications" sur les orientations de 2021 de la DDF sur le sujet.
La DDF a déclaré que ses nouvelles orientations s'inscrivent dans la continuité du texte de 2021, car les orientations précédentes ne s'appliquaient qu'aux "bénédictions liturgiques", qui exigent que "ce qui est béni soit conforme à la volonté de Dieu, telle qu'elle est exprimée dans les enseignements de l'Église".
En raison de l'enseignement clair de l'Église selon lequel les relations sexuelles "ne trouvent leur sens naturel, propre et pleinement humain" que dans "l'union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme", le DDF souligne que "lorsqu'il s'agit de bénédictions, l'Église a le droit et le devoir d'éviter tout rite qui pourrait contredire cette conviction ou prêter à confusion".
Liturgique ou pastoral ?
Mais le DDF précise que les bénédictions ne doivent pas être réduites au seul "point de vue liturgique".
"En effet, le danger existe qu'un geste pastoral aussi aimé et répandu soit soumis à trop de conditions morales préalables qui, sous prétexte de contrôle, pourraient éclipser la force inconditionnelle de l'amour de Dieu qui est à la base du geste de bénédiction."
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En ce qui concerne ces bénédictions moins formalisées, l'Église "doit éviter de faire reposer sa praxis pastorale sur la nature figée de certains schémas doctrinaux et disciplinaires", indique le DDF.
"Ainsi, lorsque des personnes demandent une bénédiction, une analyse morale exhaustive ne devrait pas être posée comme condition préalable à l'octroi de la bénédiction. En effet, on ne devrait pas exiger de ceux qui demandent une bénédiction une perfection morale préalable".
Le DDF décrit également les bénédictions "en dehors d'un cadre liturgique" comme faisant partie d'un "domaine de plus grande spontanéité et de liberté" qui, bien qu'optionnelles, constituent une "ressource pastorale" précieuse.
Dans un passage qui réfléchit à l'utilisation des bénédictions dans l'Ecriture, le DDF déclare que cette pratique est "un message positif de réconfort, d'attention et d'encouragement". La bénédiction exprime l'étreinte miséricordieuse de Dieu et la maternité de l'Église, qui invite les fidèles à avoir les mêmes sentiments que Dieu à l'égard de leurs frères et sœurs".
Une personne qui demande une bénédiction, dit la DDF, indique qu'elle a "besoin de la présence salvatrice de Dieu dans sa vie, et celle qui demande une bénédiction à l'Église reconnaît cette dernière comme un sacrement du salut que Dieu offre".
"De telles bénédictions sont destinées à tout le monde", affirme le DDF. "Personne ne doit en être exclu.
Bénédictions pastorales des couples de même sexe
"Dans le cadre de la compréhension pastorale des bénédictions, la DDF déclare qu'il existe "la possibilité de bénédictions pour les couples en situation irrégulière et pour les couples de même sexe".
Cette conception de la bénédiction "peut suggérer que le ministre ordonné s'associe à la prière des personnes qui, bien que vivant une union qui n'est en rien comparable au mariage, désirent se confier au Seigneur et à sa miséricorde, invoquer son aide et se laisser guider vers une plus grande compréhension de son dessein d'amour et de vérité".
La DDF précise que les couples qui demandent une bénédiction de Dieu dans ce contexte "ne revendiquent pas une légitimation de leur propre statut" mais demandent au contraire que "tout ce qui est vrai, bon et humainement valable dans leur vie et leurs relations soit enrichi, guéri et élevé par la présence de l'Esprit Saint".
Conseils pour les bénédictions
La déclaration propose plusieurs conditions pour la bénédiction des couples de même sexe et des personnes en "situation irrégulière" afin "d'éviter toute confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage".
Tout d'abord, ces bénédictions doivent être "non ritualisées" et ne doivent pas être exprimées dans un rite formel par les autorités ecclésiales.
"En effet, une telle ritualisation constituerait un grave appauvrissement car elle soumettrait un geste de grande valeur pour la piété à un contrôle excessif, privant les ministres de liberté et de spontanéité dans leur accompagnement pastoral de la vie des gens", affirme le DDF, qui précise explicitement que personne ne doit "fournir ou promouvoir un rituel" pour ces bénédictions.
En outre, pour "éviter toute forme de confusion ou de scandale", ces bénédictions "ne doivent jamais être données en même temps que les cérémonies d'une union civile, ni même en relation avec elles", ni avec des "vêtements, des gestes ou des paroles propres à un mariage".
Le DDF envisage plutôt que les bénédictions des couples de même sexe et des personnes en situation irrégulière se fassent "spontanément", suggérant qu'elles pourraient avoir lieu dans le contexte "d'une visite à un sanctuaire, d'une rencontre avec un prêtre, d'une prière récitée en groupe ou au cours d'un pèlerinage".
Le DDF précise qu'avec de telles bénédictions, "il n'y a pas d'intention de légitimer quoi que ce soit, mais plutôt d'ouvrir sa vie à Dieu, de lui demander son aide pour mieux vivre, et aussi d'invoquer l'Esprit Saint pour que les valeurs de l'Évangile soient vécues avec une plus grande fidélité".
La "sensibilité pastorale" des ministres ordonnés devrait être formée pour offrir ce type de bénédictions spontanées, a déclaré le DDF.