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Les prisons ne sont pas des lieux de "frustration", déclare un archevêque catholique en Angola, qui déplore la surpopulation carcérale

Mgr José Manuel Imbamba, archevêque de Saurimo en Angola, a souligné la nécessité d'améliorer les conditions de vie des détenus de la prison de Luzia, dans la province de Lunda Sul.

S'adressant à Radio Ecclesia en marge d'une visite pastorale à la prison le jeudi 4 janvier, l'archevêque Imbamba s'est exprimé sur la situation à la prison de Luzia. Conçue pour 475 détenus, la prison de Luzia à Saurimo accueille actuellement 625 détenus, dont 57 femmes. Parmi eux, 430 sont des détenus et 190 des condamnés.

"La prison est un lieu de rééducation et non de frustration", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "La population carcérale ne doit pas dépasser la capacité de son propre espace d'accueil, ce qui peut conduire à la déshumanisation ; cela peut conduire à des situations qui blessent, offensent la dignité de la personne humaine".

L'archevêque catholique angolais, président de la Conférence épiscopale d'Angola et de São Tomé e Príncipe (CEAST), a souligné "l'urgence d'une intervention des autorités compétentes pour améliorer les conditions des détenus affectés par la surpopulation de la prison de Luzia".

"Nous garantissons notre présence, notre soutien spirituel, notre plaidoyer, afin que la prison devienne le plus rapidement possible une véritable école de rééducation et de réinsertion dans la vie normale des citoyens", a déclaré Mgr Imbamba.

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Il s'est dit préoccupé par les soins médicaux prodigués aux détenus, notamment par l'absence de moyens de transport adéquats pour les prisonniers malades en cas d'urgence, l'établissement ne disposant pas d'ambulance.

"La prison a besoin d'une ambulance pour prendre en charge les patients qui s'y trouvent. Parfois, il est nécessaire d'évacuer l'un ou l'autre patient et ils prennent les véhicules pour les détenus", a déclaré l'archevêque angolais de 59 ans, qui a commencé son ministère épiscopal en décembre 2008.

Il a ajouté : "Les conditions dans lesquelles vivent les prisonniers appellent à la dignité et à une justice urgente, car il y a des gens qui ne devraient pas être là.

"Il y a des personnes, en particulier les plus âgées que j'ai rencontrées là-bas, qui ne devraient plus être là et cette surpopulation fait que beaucoup d'entre elles dorment à même le sol sans matelas ; nous savons déjà ce que cela peut faire pour la santé humaine", a-t-il ajouté.

Mgr Imbamba a également insisté sur la nécessité d'accélérer le procès des détenus et de faire en sorte que la justice soit rendue "aussi rapidement que nécessaire".

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João Vissesse