L'année suivante, en novembre 2021, le Département d'État américain a retiré le Nigéria de la liste des CPC, malgré un nombre croissant d'attaques contre les chrétiens, selon les observateurs. Cette décision a été suivie d'une levée de boucliers de la part de divers groupes, dont le conseiller juridique pour la liberté religieuse dans le monde de l'Alliance Defending Freedom (ADF).
Dans la lettre de deux pages du 6 mars, les trois sénateurs américains affirment que "le Nigeria continue d'être l'un des pays les plus dangereux au monde pour les chrétiens".
"Au cours d'une période de Noël qui aurait dû être remplie de joie et de paix, les chrétiens de plusieurs villages agricoles nigérians ont été confrontés à l'un des massacres les plus meurtriers de l'histoire récente du pays", rappellent les sénateurs en évoquant l'attaque du week-end de Noël dernier, qui a été largement condamnée.
Ils expliquent : "Du 23 au 25 décembre 2023, des extrémistes islamiques ont assassiné au moins 140 personnes, dont des femmes et des enfants, et un nombre incalculable de personnes ont été blessées et déplacées à la suite de cette violence insensée. Il s'agissait d'une attaque ciblée menée avec une brutalité choquante".
Les trois sénateurs affirment que le retrait de la nation la plus peuplée d'Afrique de la liste du CPC a eu des conséquences considérables.
"Les rapports estiment qu'environ 5 000 chrétiens nigérians ont été assassinés dans des actes de violence motivés par la religion au cours de chacune des deux dernières années", indiquent-ils en faisant référence à l'attaque du dimanche de la Pentecôte et à la lapidation de Deborah Yakubu.
Les sénateurs déplorent que rien n'ait été fait malgré les lettres adressées au département d'État à la suite de ces incidents, entre autres. Ils qualifient d'"absurde" la croyance du Département d'État américain selon laquelle "les attaques violentes contre les chrétiens au Nigeria peuvent être attribuées au changement climatique".
Depuis des années, les groupes de défense des droits religieux considèrent le Nigeria comme l'un des pays les plus dangereux au monde pour les chrétiens, Open Doors International ayant classé ce pays d'Afrique de l'Ouest au septième rang des pires pays au monde pour les chrétiens.
Certaines organisations humanitaires et certains experts se sont attelés à la tâche de rassembler les preuves que le meurtre des chrétiens au Nigeria constitue un génocide.
Le mois dernier, la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis a proposé une résolution visant à renforcer les sanctions et la pression sur le gouvernement nigérian en raison de la persécution rampante des chrétiens et d'autres minorités dans le pays.