"Il ne s'agit pas de savoir bien exprimer ses péchés, mais de se reconnaître pécheur et de se jeter dans les bras de Jésus crucifié pour être libéré. Il ne s'agit pas d'un geste moralisateur mais de la résurrection du cœur", a poursuivi le pape.
L'homélie de vendredi était le premier discours public de ces dernières semaines, en dehors des deux derniers Angélus dominicaux, que le pape prononçait sans avoir recours à un assistant pour la lecture. Le pontife, âgé de 87 ans, a parlé pendant plus de 15 minutes et semblait être en meilleure forme près de deux semaines après que le bureau de presse du Saint-Siège ait annoncé qu'il se remettait des symptômes d'une "légère grippe".
La visite du pape à la paroisse Saint-Pie V, située à environ trois kilomètres du Vatican, a ouvert la 11e édition de l'initiative de Carême "24 heures pour le Seigneur". Cette célébration annuelle, instaurée par le pape en 2014, est promue par le Dicastère pour l'évangélisation et se tient la veille du quatrième dimanche de carême, ou dimanche de Laetare.
Cette année, c'est la deuxième fois que le pape présidera l'événement en dehors du Vatican.
"Cette vie nouvelle, a expliqué le pape dans son homélie de vendredi, est la vie qui nous fait avancer dans notre identité la plus vraie, celle d'enfants bien-aimés du Père, de sorte que toute tristesse et tout obstacle, tout effort et toute tribulation ne peuvent prévaloir sur cette merveilleuse réalité qui nous fonde.
Soulignant la frénésie de la vie moderne et la multitude de responsabilités qui en découlent, le pape a observé la facilité avec laquelle nous pouvons être distraits et égarés, oubliant "qu'il y a déjà une vie nouvelle qui coule en nous et qui, comme la braise sous la cendre, attend de s'enflammer et de faire la lumière sur tout".
"Avec le visage de Dieu obscurci, celui de nos frères obscurci, la grandeur que nous portons en nous obscurcie, nous restons sur le chemin, mais nous avons besoin de nouveaux signes, d'un changement de rythme, d'une direction qui nous aide à retrouver le chemin du baptême, notre beauté originelle, le sens d'aller de l'avant", a poursuivi le souverain pontife.
Le Carême, a expliqué le pape, est le meilleur moyen de se recalibrer et de reprendre le chemin du renouveau spirituel. Il a fait remarquer que cette tâche dépendait de la volonté de se connecter à Dieu et de rechercher son pardon.
C'est le "pardon divin" qui "nous rend nouveaux", a déclaré le pape, et "nous nettoie intérieurement, nous faisant revenir à la condition de la renaissance baptismale. Il fait couler à nouveau les eaux fraîches de la grâce dans le cœur, desséché par la tristesse et poussiéreux par les péchés".