Port-au-Prince, 11 mars, 2024 / 7:00 (ACI Africa).
L'archevêque de Port-au-Prince et président de la Conférence épiscopale d'Haïti, Mgr Max Leroy Mésidor, a fait part de son point de vue sur la situation difficile dans laquelle se trouve son pays et sur le travail pastoral de l'Église au milieu de la violence, des enlèvements et du chaos.
"Oui, il y a un réel danger de guerre civile dans le pays. Les bandes armées agissent comme une armée organisée. Ils sont très bien équipés et très bien armés. La police ne peut pas les suivre", a déclaré Mésidor à l'Aide à l'Église en détresse lors d'un entretien le 6 mars.
L'archevêque a noté que dans certaines régions, y compris la sienne, "il y a des groupes de citoyens qui essaient de s'opposer aux gangs. Il y a donc souvent des affrontements entre ces groupes et les gangs, et aussi entre la police et les gangs".
Haïti, pays en proie à l'instabilité depuis des années, est aujourd'hui confronté à ce que certains décrivent comme une "guerre civile de faible intensité". Le 3 mars, le gouvernement haïtien a déclaré l'état d'urgence pour 72 heures après que des gangs armés ont pris d'assaut la prison nationale de Port-au-Prince.
La violence s'est répandue dans tout le pays, en particulier dans les districts administratifs de l'Ouest, du Centre et de l'Artibonite. Le prélat a souligné qu'"il n'y a pas de zones sûres" car "les gangs opèrent presque partout, ce qui rend les déplacements extrêmement difficiles, surtout en dehors de la capitale".