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Le pape François dénonce la façon dont "les enfants handicapés à naître sont avortés" dans la culture du jetable

Le pape François a dénoncé la façon dont "les enfants handicapés à naître sont avortés" dans un discours prononcé jeudi lors d'une conférence du Vatican sur l'inclusion des personnes handicapées.

Le pape a mis en garde contre le fait que "la culture du jetable" se transforme en "culture de la mort" lorsque les gens "prétendent pouvoir établir, sur la base de critères utilitaires et fonctionnels, quand une vie a de la valeur et vaut la peine d'être vécue".

Il a souligné que nous voyons cela aujourd'hui surtout aux deux extrêmes du spectre de la vie : "les enfants à naître handicapés sont avortés et les personnes âgées proches de la mort se voient administrer une "mort facile" par l'euthanasie".

Selon l'Institut McGrath pour la vie ecclésiale de l'Université de Notre-Dame, on estime à 27 000 le nombre annuel d'avortements dus à un mauvais diagnostic prénatal aux États-Unis.

"Chaque être humain a le droit de vivre dans la dignité et de se développer intégralement. Même s'il est improductif, s'il est né avec des limitations ou s'il en développe, cela n'enlève rien à sa grande dignité de personne humaine, une dignité fondée non pas sur les circonstances mais sur la valeur intrinsèque de son être", a déclaré le pape François dans la salle Clémentine du Palais apostolique, le 11 avril.

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Le pape a adressé ce message à l'Académie pontificale des sciences sociales, composée d'universitaires et de professionnels dans les domaines du droit, des sciences politiques, de l'économie et de la sociologie.

L'académie se réunit au Vatican cette semaine pour sa session plénière sur l'inclusion des personnes handicapées.

"La session plénière a l'intention de relever le défi et d'apporter sa propre contribution en identifiant ce qui représente les barrières qui augmentent le handicap d'une société et empêchent les personnes handicapées de participer pleinement à la vie sociale", indique le programme de la session plénière.

La conférence de trois jours comprend des discussions sur les droits des personnes handicapées, les politiques pour une plus grande inclusion économique et les perspectives philosophiques sur le handicap et la condition humaine.

Dans son discours à l'académie pontificale, le pape François a souligné que "la vulnérabilité et la fragilité font partie de la condition humaine et ne sont pas l'apanage des seules personnes handicapées".

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Il a déclaré que "la lutte contre la culture du jetable exige de promouvoir la culture de l'inclusion" en "forgeant et en consolidant les liens d'appartenance au sein de la société".

Le pape a ajouté que "les liens d'appartenance deviennent encore plus forts lorsque les personnes handicapées ne sont pas simplement des récepteurs passifs, mais prennent une part active à la vie de la société en tant qu'agents de changement".

Selon l'Académie pontificale des sciences sociales, il n'existe pas de chiffre exact concernant le nombre de personnes handicapées dans le monde, mais les organisations internationales estiment que 16 % de la population mondiale souffre d'un handicap important.

Le "Premier rapport mondial sur le handicap" a révélé que les personnes souffrant d'une forme quelconque de déficience physique, sensorielle ou intellectuelle subissent de multiples désavantages par rapport au reste de la population, notamment des obstacles à l'accès aux services, des niveaux d'éducation inférieurs, la pauvreté et une moindre participation à la vie politique et culturelle.

"Malheureusement, dans diverses parties du monde, de nombreuses personnes et familles continuent d'être isolées et contraintes de rester en marge de la vie sociale en raison de leur handicap", a déclaré le pape François.

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"Et cela non seulement dans les pays les plus pauvres, où vit la majorité des personnes handicapées et où leur condition les condamne souvent à une extrême pauvreté, mais aussi dans des situations de plus grande prospérité, où, parfois, les handicaps sont considérés comme une "tragédie personnelle" et les handicapés comme des "exilés cachés", traités comme des étrangers dans la société."

Dans la note conceptuelle de l'académie pontificale pour la session plénière, l'académie reconnaît la forte solidarité qui existe dans les associations familiales qui soutiennent et accompagnent les familles qui s'occupent de personnes handicapées, notant que cette solidarité prend une signification sociale.

Le pape François a souligné que "l'attention et la préoccupation de l'Église pour les personnes ayant un ou plusieurs handicaps reflètent concrètement les nombreuses rencontres de Jésus avec ces personnes, telles qu'elles sont décrites dans les Évangiles".

"Jésus ne se contente pas d'être en relation avec les personnes handicapées, il change aussi le sens de leur expérience", a-t-il déclaré. "En fait, il a montré une nouvelle approche de la condition des personnes handicapées, à la fois dans la société et devant Dieu.

"Aux yeux de Jésus, toute condition humaine, y compris celle qui est marquée par de graves limitations, est une invitation à une relation unique avec Dieu qui permet aux personnes de s'épanouir.

Courtney Mares