L'Allemagne, un « pays de mission » : Le président de la Conférence épiscopale sur à la baisse du nombre de catholiques

M. Bätzing dirige le diocèse du Limbourg depuis 2016 et la Conférence épiscopale allemande depuis 2020. En 2016, plus de 630 000 catholiques résidaient dans le Limbourg. En 2022, ce nombre avait chuté à moins de 540 000.

La population catholique en Allemagne, un pays d'environ 83 millions d'habitants, a considérablement diminué.

En 2020, il y avait environ 22,19 millions de catholiques. Toutefois, en 2022, ce nombre était tombé à environ 20,94 millions.

Les chercheurs brossent un tableau sombre de l'avenir : En 2019, un projet de scientifiques de l'université de Fribourg a prédit que le nombre de chrétiens payant l'impôt ecclésiastique en Allemagne diminuerait de moitié d'ici 2060.

Trois ans plus tard, en 2022, plus d'un demi-million de catholiques baptisés ont quitté l'Église, comme le confirment les chiffres publiés par la Conférence épiscopale allemande.

À l'époque, M. Bätzing avait déclaré sur le site web de son diocèse que ces chiffres « alarmants » soulignaient la nécessité de poursuivre le « changement culturel » et de mettre en œuvre les résolutions de la Voie synodale allemande.

Cependant, la voie synodale allemande, qui préconise des changements significatifs des enseignements traditionnels de l'Église depuis 2019, n'a pas enrayé le déclin dramatique du nombre de catholiques.

Un rapport publié en 2021 par CNA Deutsch indiquait qu'un catholique sur trois en Allemagne envisageait de quitter l'Église. Les raisons de ce départ varient, les plus âgés citant la gestion par l'Église de la crise des abus et les plus jeunes l'obligation de payer l'impôt ecclésiastique, selon une étude antérieure.

La Conférence épiscopale allemande stipule actuellement que le fait de quitter l'Église entraîne automatiquement l'excommunication, une réglementation qui a suscité la controverse parmi les théologiens et les juristes canoniques.

En juin 2019, le pape François a adressé une lettre de 28 pages aux catholiques allemands, les exhortant à se concentrer sur l'évangélisation dans un contexte d'« érosion et de détérioration croissantes de la foi ». Il a mis en garde contre le fait de s'appuyer uniquement sur les forces internes, déclarant : « Chaque fois qu'une communauté ecclésiale a essayé de se sortir seule de ses problèmes, en comptant uniquement sur ses propres forces, ses méthodes et son intelligence, elle a fini par multiplier et nourrir les maux qu'elle voulait vaincre. »

La Voie synodale a d'abord eu du mal à répondre à cet appel. En septembre 2021, une motion visant à mettre l'accent sur l'évangélisation a été adoptée de justesse, mais a d'abord été rejetée en raison d'une mauvaise interprétation des votes d'abstention. M. Bätzing a confirmé plus tard que la proposition avait été acceptée, reconnaissant l'erreur de procédure.

Un an plus tard, en septembre 2022, M. Bätzing a déclaré que la définition la plus courte de la religion était « l'interruption » et que certaines formes de continuité que les gens recherchent dans la religion sont « franchement suspectes ».