Dans ces cas, l'évêque doit établir une commission d'enquête comprenant au moins un théologien, un canoniste et « un expert choisi en fonction de la nature du phénomène ».
Le document stipule également qu'une commission interdiocésaine doit être créée pour évaluer les cas qui impliquent « la compétence de plusieurs évêques diocésains ».
Les nouvelles normes soulignent que si « les événements surnaturels présumés se poursuivent » au cours de la procédure d'enquête et que « la situation suggère des mesures prudentielles », il incombe alors à l'évêque de « mettre en œuvre les actes de bonne gouvernance pour éviter les manifestations de dévotion incontrôlées ou douteuses, ou le début d'une vénération basée sur des éléments qui ne sont pas encore définis ».
Peser le positif et le négatif
Au cours de la phase d'évaluation, la commission doit examiner les critères « positifs » et « négatifs » de l'apparition présumée, selon les nouvelles normes du DDF.
Le document identifie quatre critères positifs :
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« La crédibilité et la bonne réputation des personnes qui affirment être destinataires d'événements surnaturels ou y être directement impliquées, ainsi que la réputation des témoins qui ont été entendus.
« L'orthodoxie doctrinale du phénomène et des messages qui s'y rapportent.
« Le caractère imprévisible du phénomène, par lequel il est évident qu'il n'est pas le résultat de l'initiative des personnes impliquées.
« Les fruits de la vie chrétienne, y compris l'esprit de prière, les conversions, les vocations au sacerdoce et à la vie religieuse, les actes de charité, ainsi qu'une saine dévotion et des fruits spirituels abondants et constants.
Les nouvelles normes énoncent également six critères négatifs à prendre en compte :
« La possibilité d'une erreur manifeste sur l'événement.
« Erreurs doctrinales potentielles ».
« Un esprit sectaire qui engendre la division dans l'Église ».
« La recherche manifeste de profit, de pouvoir, de célébrité, de reconnaissance sociale ou d'un autre intérêt personnel étroitement lié à l'événement.
« Actions gravement immorales commises par le sujet ou ses disciples à l'époque de l'événement ou aux alentours.
« Altérations psychologiques ou tendances psychopathiques de la personne qui pourraient avoir exercé une influence sur l'événement surnaturel présumé.
À la fin du processus d'évaluation, l'évêque et le délégué qu'il nomme pour superviser le travail de la commission doivent préparer un « votum personnel » dans lequel l'évêque propose au dicastère un jugement final. Cette décision suivra normalement l'une des six formules suivantes :
Nihil obstat : « Sans exprimer de certitude quant à l'authenticité surnaturelle du phénomène lui-même, de nombreux signes de l'action de l'Esprit Saint sont reconnus “au milieu” d'une expérience spirituelle donnée, et aucun aspect particulièrement critique ou risqué n'a été détecté, du moins jusqu'à présent », indique le document.
Prae oculis habeatur : « Bien que d'importants signes positifs soient reconnus, certains aspects de confusion ou de risques potentiels sont également perçus et exigent de l'évêque diocésain qu'il s'engage dans un discernement et un dialogue attentifs avec les destinataires d'une expérience spirituelle donnée ».
Curatur : « Bien que des signes positifs importants soient reconnus, certains aspects de confusion ou de risques potentiels sont également perçus et exigent de l'évêque diocésain qu'il s'engage dans un discernement et un dialogue attentifs avec les destinataires d'une expérience spirituelle donnée. »
Sub mandato : « Dans cette catégorie, les questions critiques ne sont pas liées au phénomène lui-même, qui est riche en éléments positifs, mais à une personne, une famille ou un groupe de personnes qui en font un usage abusif. »
Prohibetur et obstruatur : « Bien qu'il y ait des demandes légitimes et quelques éléments positifs, les problèmes critiques et les risques associés à ce phénomène semblent être très sérieux. »
Declaratio de non supernaturalitate : « Dans cette situation, le dicastère autorise l'évêque diocésain à déclarer que le phénomène n'est pas surnaturel », précise le document.
Prochaines étapes
Suite à la décision finale du DDF, l'évêque diocésain, sauf indication contraire du dicastère, « informera la conférence épiscopale nationale de la détermination approuvée par le dicastère » et « fera clairement connaître au peuple de Dieu le jugement porté sur les événements en question ».
Le document note qu'un nihil obstat « permet aux pasteurs de l'Église d'agir avec confiance et promptitude pour se tenir parmi le peuple de Dieu afin d'accueillir les dons de l'Esprit Saint qui peuvent émerger “au milieu” de ces événements ».
Le document explique que l'expression « au milieu de » signifie que « même si l'événement lui-même n'est pas déclaré d'origine surnaturelle, on reconnaît les signes de l'action surnaturelle de l'Esprit Saint au milieu de ce qui se passe ».
Mais les normes soulignent que dans les cas où un nihil obstat est accordé, « ces phénomènes ne deviennent pas des objets de foi, ce qui signifie que les fidèles ne sont pas obligés de donner un assentiment de foi à ces phénomènes ».
Comme pour les charismes reconnus par l'Église, le document précise qu'il s'agit de « moyens d'approfondir la connaissance du Christ et de se donner plus généreusement à lui, en s'enracinant toujours plus profondément dans la communion avec l'ensemble du peuple chrétien ».
Lors de la conférence de presse de vendredi, M. Fernández a déclaré que les nouvelles normes permettraient aux évêques « d'avoir un caractère prudent afin que les fidèles puissent l'accepter de manière prudente ».
Dans les nouvelles orientations, a ajouté M. Fernández, l'Église « laisse les fidèles libres de consacrer ou non leur attention à ce phénomène ».
« La révélation qui a déjà eu lieu est la parole de Dieu. Elle contient tout ce dont nous avons besoin pour notre vie chrétienne", a-t-il ajouté.