« Nous sommes bien conscients que ces guerres sont liées à l'exploitation des ressources naturelles et minières, entraînant une insécurité permanente pour les populations, étant donné que ces ressources sont des enjeux géopolitiques pour les pays étrangers, y compris les grandes puissances », affirment les évêques catholiques d'Afrique, faisant allusion aux précédentes lamentations sur l'accaparement, l'expropriation et l'exploitation des terres en Afrique.
Malgré ce « tableau sombre », les membres du SCEAM affirment que « des lueurs d'espoir apparaissent grâce aux initiatives prises par les évêques d'Afrique pour maintenir et restaurer la paix dans certaines régions d'Afrique ».
Dans leur Message du 19 mai, dimanche de la Pentecôte, les évêques catholiques d'Afrique saluent les initiatives que les membres de la Réunion des Conférences épiscopales de l'Afrique de l'Ouest (RECOWA) ont prises « pour dissuader les dirigeants de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) de recourir à la force pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger, afin d'éviter l'effusion de sang et le déplacement forcé des populations ».
Une autre initiative qui, selon les évêques catholiques d'Afrique, « entrera dans l'histoire » est celle de l'Association des conférences épiscopales d'Afrique centrale (ACEAC), qui a « organisé une messe géante pour la paix à l'intention des évêques de la région des Grands Lacs à Goma le 28 janvier de cette année ».
« De telles initiatives sont louables et méritent d'être soutenues à la fois par notre prière et par notre engagement en faveur de la justice et de la paix », affirment les membres du SCEAM, qui ajoutent : « En tant que chrétiens, nous sommes appelés à devenir des artisans de paix et à semer les graines de l'espoir pour un avenir meilleur en Afrique. »
Réfléchissant aux événements du dimanche de la Pentecôte, qui célèbre la descente de l'Esprit Saint sur les apôtres, lesquels ont pu s'exprimer dans de multiples langues avec une compréhension mutuelle, les membres du SCEAM déclarent : « Le rassemblement dans ce lieu symbolique chargé d'histoire peut être considéré comme une mondialisation. »
« Malgré la multiplicité des langues, les gens arrivent à se faire comprendre, et ce qui est extraordinaire, c'est qu'ils entendent la parole de Dieu dans leur propre langue. Et aujourd'hui, nous nous réjouissons de ce miracle des langues, car les rites chrétiens et la liturgie eucharistique sont célébrés dans les langues vernaculaires", affirment-ils.
Les membres du SCEAM mettent en garde : « S'il est juste de dire que la diffusion du christianisme a rapproché les peuples au point d'apparaître comme un précurseur de la mondialisation, rien ne permet de dire que le christianisme, tel que nous le vivons dans l'Église catholique, est en harmonie avec la mondialisation, qui a véhiculé une pensée unique, tout en promouvant un mode de vie axé sur la satisfaction de besoins essentiellement matériels et économiques ». Les membres du SCEAM affirment toutefois que « tout n'est pas négatif dans la mondialisation. Il suffit de citer l'exemple d'Internet et des technologies de l'information et de la communication, grâce auxquels les peuples sont interconnectés et les liens de solidarité entre les nations renforcés ».
Ils notent que « le défi auquel nous sommes confrontés aujourd'hui, et qui découle des questions de développement en ces temps difficiles, est de montrer que l'éthique doit être prise en considération dans les relations commerciales ».
« Il faut désormais orienter les activités économiques en insistant sur le bien commun, la justice et les valeurs transmises par nos cultures en Afrique, telles que la famille, la solidarité, l'entraide, la fraternité et la défense de la vie », affirment les évêques catholiques d'Afrique.