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Les évêques zambiens dénoncent l'interruption par la police de la rencontre d'un collègue avec un ancien président

Les membres de la Conférence des évêques catholiques de Zambie (ZCCB) ont dénoncé l'interruption par la police de la récente rencontre entre l'Ordinaire du diocèse catholique de Kabwe, Mgr Clement Mulenga, et l'ancien chef d'État, le Dr Edgar Changwa Lungu.

Le 17 mai, la police zambienne aurait fait une descente dans le bureau de l'évêque Mulenga, où le chef de l'Église catholique rencontrait l'ancien président ; les agents de sécurité ont affirmé que la réunion était illégale et contraire au système de sécurité du pays d'Afrique australe.

Dans leur déclaration, que ACI Afrique a obtenue le vendredi 24 mai, les membres du ZCCB expriment leur "profond mécontentement concernant la conduite des officiers de police de l'État à l'égard de l'évêque".

La réunion était une "visite de courtoisie", affirment les évêques catholiques.

"La Conférence souhaite affirmer catégoriquement que l'incident en question était incroyablement scandaleux et intimidant", affirment les membres du ZCCB dans leur déclaration d'une page adressée au président de la Zambie, Hakainde Hichilema.

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L'action des officiers de police de l'État, affirment les dirigeants de l'Église catholique, a également constitué "une grave atteinte à la vie privée de l'évêque, qui n'était en aucun cas justifiée".

"L'Église en général et les pasteurs d'âmes en particulier ont le droit, le devoir et la liberté d'accueillir et d'écouter toute personne humaine, sans aucune forme de discrimination", affirment-ils dans la déclaration signée par leur président, Mgr Ignatius Chama, de l'archidiocèse catholique de Kasama.

Au-delà des valeurs chrétiennes, les membres du ZCCB notent qu'"il est normal que des personnes confrontées à toutes sortes de difficultés physiques, spirituelles, matérielles et psychologiques cherchent du réconfort dans l'Église".

Ils poursuivent en condamnant "toute forme d'intimidation et de violation de la vie privée à l'encontre des prélats de l'Église, de leurs locaux et de ceux de citoyens innocents dans le cadre de la mission et du service de l'Église".

"Il convient également de rappeler qu'en dépit de son statut d'institution publique, l'Église entretient des relations diplomatiques avec l'État", déclarent les évêques catholiques de Zambie, ajoutant qu'ils souhaitent "que les locaux de l'Église et ses ministres soient respectés et que la dignité et l'autonomie qui leur reviennent soient préservées".

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Les membres du Conseil des Églises de Zambie (CCZ) ont également condamné la perturbation de la réunion de courtoisie entre Mgr Mulenga et l'ancien président de la Zambie, estimant qu'il s'agissait d'un "grave affront aux principes démocratiques".

"La Zambie est une nation démocratique où tous les citoyens, y compris les anciens présidents, ont le droit de circuler librement et de s'associer", affirment les membres du CCZ dans leur déclaration datée du mardi 21 mai, dans laquelle ils appellent les agents de sécurité de ce pays d'Afrique australe à maintenir l'ordre public de manière professionnelle et impartiale.

La liberté de mouvement et le droit d'association, affirment les représentants des dirigeants chrétiens de Zambie, "sont inscrits dans la Constitution et doivent être respectés par toutes les agences de l'État et l'ensemble des citoyens".

Ils appellent le gouvernement dirigé par le président Hichilema à "veiller à ce que les droits et les libertés des citoyens soient protégés, et toute action menaçant ces principes doit être traitée rapidement et de manière décisive".

Entre-temps, dans une contre-déclaration publiée le 17 mai, la police zambienne a démenti les affirmations selon lesquelles la résidence de Mgr Mulenga aurait été perquisitionnée.

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"Il n'y a pas eu de descente au bureau de l'évêque catholique comme le prétend la vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, mais des officiers se sont rendus à l'école pour enquêter", a déclaré la police dans le communiqué publié sous le nom du responsable adjoint des relations publiques de la police, Danny Mwale.

Silas Isenjia