Les catholiques allemands écrivent à Rome au sujet de la voie synodale en mettant en garde contre un "grave scandale"

"Il s'agit d'une contradiction déroutante, voire insupportable, lorsque ceux qui prétendent vouloir tirer les conclusions nécessaires de ce scandale agissent d'une manière qui va au-delà de la légalité et de la légitimité en enfreignant la loi.

Thèmes clés de la réunion de Mayence
La commission synodale, chargée de transformer la Voie synodale en Conseil synodal officiel, doit se réunir les vendredi et samedi 14 et 15 juin dans un hôtel quatre étoiles à Mayence, à environ 26 miles à l'ouest de Francfort.

L'ordre du jour officiel comprend trois thèmes principaux : "La synodalité en tant que principe structurel de l'Église et le règlement du Conseil synodal", "L'évaluation et le suivi de la mise en œuvre des décisions de la voie synodale" et "La poursuite du développement des initiatives de la voie synodale".

La réunion de Mayence fera suite à plusieurs interventions et réunions entre le Vatican et les évêques allemands. En mars, les deux parties ont annoncé qu'elles travailleraient ensemble pour résoudre le problème controversé de la Voie synodale allemande.

Peu de temps après, d'autres mesures ont été prises en vue de la création d'un conseil permanent : CNA Deutsch, le partenaire d'information en langue allemande de CNA, a rapporté que les statuts d'un comité synodal ont été approuvés lors d'une réunion des 27 évêques diocésains du pays en avril.

Comme l'a souligné le Neuer Anfang jeudi, les juristes canoniques ont remis en question cette approbation.

Dans un entretien avec la revue catholique Communio publié en mai, Heribert Hallermann, professeur émérite de droit canonique à Würzburg, a qualifié cette décision d'"illégale et invalide" et de "violation du droit canonique et des statuts de la conférence épiscopale".

"Les résolutions de la Voie synodale et du Comité synodal ont moins d'effet juridique contraignant que la résolution d'une association d'éleveurs de lapins", a poursuivi M. Hallermann.

"Le fait que la Voie synodale elle-même ait continuellement violé ses propres statuts est une autre affaire.

Plus tôt encore, un autre professeur de droit canonique, Norbert Lüdecke, avait mis en doute la légitimité de l'organisme dans un article publié dans la revue Herder Korrespondenz.

Pas de soutien de la part des prêtres et des laïcs
Les catholiques allemands ne soutiennent généralement pas le projet controversé lancé en 2019.

Malgré les pressions exercées pour faire passer ce projet de plusieurs millions de dollars, la voie synodale n'a pas réussi à convaincre les prêtres allemands, et d'éminentes participantes ont abandonné ce processus polarisant.

En dehors de l'Allemagne, le pape François, des cardinaux, des théologiens et de nombreux évêques du monde entier ont remis en question les prémisses, l'approche et les résolutions de l'événement.

Dans le même temps, la plupart des catholiques allemands seraient indifférents à cet exercice coûteux.

Selon CNA Deutsch, un sondage réalisé en septembre 2020 a montré que seuls 19 % des catholiques étaient d'accord avec l'affirmation selon laquelle la Voie synodale les intéressait. La grande majorité des Allemands ont répondu par la négative.

Depuis lors, les participants ont non seulement discuté mais aussi adopté une série de résolutions exigeant que l'Église adopte l'idéologie transgenre, l'ordination des femmes et d'autres objectifs controversés.

Les débats et les résolutions ont été justifiés par l'étude MHG, une enquête sur les abus sexuels commis par des clercs dans l'Église catholique en Allemagne.

Comme l'a rapporté CNA Deutsch, au moins un expert médical respecté a soulevé des préoccupations au sujet de l'étude dès 2018.

Après la publication d'une étude protestante en janvier, le groupe Neuer Anfang a mis en doute le "récit persistant de la voie synodale attribuant les causes systémiques des abus à des facteurs spécifiquement catholiques".