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Un évêque catholique en Angola déplore la multiplication des attaques ciblées

Mgr Belmiro Cuica Chissengueti, évêque du diocèse catholique angolais de Cabinda, déplore l'augmentation des cas d'attaques ciblées contre les installations ecclésiastiques.

S'adressant aux journalistes mardi 18 juin dans son siège épiscopal, Mgr Chissengueti a souligné les multiples incidents récents de vols dans des presbytères et au moins dans un couvent, et a exhorté les autorités de la nation d'Afrique australe à relever le défi de la sécurité.

"Ces derniers temps, nous avons subi des violences contre nos institutions. Au cours des quatre derniers mois, la communauté des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny à São Bento a été cambriolée quatre fois", a-t-il déploré.

Le membre d'origine angolaise de la Congrégation du Saint-Esprit (Spiritains/Pères du Saint-Esprit/CSSp.) a ajouté : "Il y a un peu moins de trois semaines, la maison des prêtres de la paroisse des Saints Martyrs a également été cambriolée ; et la nuit dernière, la paroisse Saint-Augustin a été cambriolée, une paroisse construite au prix de nombreux sacrifices et dont la sacristie et d'autres espaces ont été violés".

Il a appelé les autorités à prendre des mesures pour protéger les installations de l'Église. Il a déclaré : "Nous voulons demander à nos autorités, qui sont responsables de notre sécurité, de prendre les mesures nécessaires pour empêcher de tels actes. Nous savons que la sécurité relève de la responsabilité de l'État".

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L'Ordinaire du lieu du diocèse de Cabinda depuis sa consécration épiscopale en septembre 2018 poursuit : "C'est pourquoi l'Administration générale des impôts (AGT) nous fait payer des impôts très élevés, avec des amendes violentes pour une courte durée. Et ce n'est pas seulement pour se remplir les poches, c'est aussi pour assurer la sécurité de nous tous qui avons besoin de nuits paisibles parce que nous payons et contribuons à cela."

À ceux qui sont à l'origine des attaques et des vols, l'évêque du diocèse de Cabinda, qui est également président de la Commission épiscopale pour la jeunesse, la pastorale universitaire et le scoutisme de la Conférence épiscopale d'Angola et de São Tomé-et-Príncipe (CEAST), a lancé un appel à la conversion.

"Je vous demande de laisser les citoyens tranquilles. Il faut travailler pour manger le pain qui vient de la sueur de chacun, et quand on ne peut plus se le payer, on s'adresse aux associations caritatives. Mais voler, tuer et détruire sont des actes du diable ; vous devez changer cette mauvaise voie", a lancé Mgr Chissengueti.

Le 17 juin, l'évêque auxiliaire du diocèse catholique de Benguela s'est dit préoccupé par les vols qui, selon lui, n'ont pas épargné les institutions ecclésiastiques catholiques locales.

"Nous vivons dans une société où le mal se développe. Cette semaine, un prêtre de notre diocèse qui retournait à sa mission sur sa moto a été victime de ceux qui voulaient prendre sa moto", a raconté Mgr Estêvão Binga dans son homélie à la chapelle CEAST dans la capitale de l'Angola, Luanda.

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Mgr Binga a ajouté, en parlant des agresseurs du prêtre : "Ils ont réduit son casque en miettes et, hier soir, j'ai reçu un autre message indiquant qu'une de nos communautés avait été cambriolée pendant la nuit et qu'un des prêtres avait également été maltraité, et que ses biens avaient été emportés.

"C'est un symbole de l'évolution de notre société, de notre monde, des pays qui sont envahis, des sociétés qui sont dépouillées de leur dignité et de leurs biens", a-t-il déploré.

L'évêque catholique angolais, âgé de 57 ans, a décrié l'injustice et a déclaré : "La justice elle-même a tendance à ne pas fonctionner et nous serons tous entraînés dans cette association de méchants lorsque nous encourons ou sommes complices de la pratique du mal et de la vengeance".

João Vissesse