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Le Vatican convoque un groupe de travail de l'ONU pour demander l'abolition mondiale de la maternité de substitution

Le Saint-Siège a accueilli cette semaine une table ronde aux Nations Unies au cours de laquelle des défenseurs ont souligné "l'exploitation et la marchandisation" inhérentes à l'industrie des mères porteuses et ont insisté sur la nécessité de réglementer et, à terme, d'abolir la maternité de substitution dans le monde entier.

Les participants ont "souligné la nécessité d'une interdiction universelle pour protéger contre l'exploitation et la marchandisation", a déclaré la mission permanente du Saint-Siège auprès des Nations unies, les panélistes appelant à "une prise de conscience accrue et à des mesures concrètes au niveau des Nations unies pour abolir la maternité de substitution et défendre la dignité humaine".

L'événement, intitulé "À quel prix ? Vers l'abolition de la maternité de substitution : Prévenir l'exploitation et la marchandisation des femmes et des enfants", s'est tenu au Palais des Nations, au siège de l'ONU à Genève.

Cet événement parallèle, qui s'inscrit dans le cadre de la 56e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, a été organisé par la mission du Saint-Siège et coparrainé par les missions permanentes de l'Italie auprès des Nations unies et de l'Ordre souverain militaire de Malte.

Au début de l'année, le pape François a qualifié la maternité de substitution de "déplorable" et a appelé à une interdiction mondiale de la pratique d'exploitation de la "soi-disant maternité de substitution" dans un discours adressé à tous les ambassadeurs du monde.

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"Le chemin de la paix passe par le respect de la vie, de toute vie humaine, à commencer par la vie de l'enfant à naître dans le sein de sa mère, qui ne peut être ni supprimée ni transformée en objet de trafic", a déclaré le pape en janvier.

Un communiqué de presse de la mission du Saint-Siège indique que le panel de cette semaine a réuni "un large éventail de participants" pour discuter de la maternité de substitution, y compris une femme née par maternité de substitution qui est devenue depuis une militante des droits de l'enfant, ainsi qu'un ministre du gouvernement italien et d'autres défenseurs des droits de l'homme.

Le débat était animé par Gabriella Gambino, sous-secrétaire du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie.


Olivia Maurel, qui est née aux États-Unis grâce à une mère porteuse et a grandi en France, a fait part aux participants de la table ronde des "graves conséquences émotionnelles et psychologiques que cela a eues sur sa vie", selon la mission.

Elle a soutenu que la maternité de substitution "transforme les enfants en marchandises et exploite les femmes, violant ainsi les lois internationales et les droits de l'enfant", selon le communiqué.

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M. Gambino, quant à lui, a affirmé que la maternité de substitution avait donné lieu à un "tourisme procréatif" dans le monde entier. La ministre italienne de la famille, de la natalité et de l'égalité des chances, Eugenia Roccella, a également fait valoir que les réglementations relatives à la maternité de substitution ne tiennent souvent pas compte des préoccupations éthiques complexes concernant l'exploitation des femmes et des enfants.

Cette situation a donné lieu à "un vaste mouvement international d'individus et de groupes d'horizons divers qui plaident en faveur d'une interdiction mondiale de la maternité de substitution", a déclaré la mission du Saint-Siège.

La mission a organisé un événement similaire au début de l'année lors de la 68e session de la Commission sur le statut des femmes.

À cette occasion, l'archevêque Gabriele Caccia, nonce apostolique et observateur permanent de la mission du Saint-Siège auprès des Nations unies, avait affirmé que "les enfants ont des droits et des intérêts qui doivent être respectés, à commencer par le droit moral d'être créés dans un acte d'amour".

L'archevêque avait alors demandé "l'interdiction internationale de cette pratique abusive".

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