"L'Église au Soudan nous appelle à aider à arrêter la guerre, à fournir une assistance humanitaire, à faire un travail de plaidoyer pour la paix, à préparer l'après-guerre en termes de réconciliation, de réhabilitation, de reconstruction et de guérison des traumatismes, et surtout, à prier pour eux", ajoutent-ils.
Les responsables de l'Église catholique soulignent ensuite les commentaires de l'évêque catholique du diocèse d'El Obeid sur la situation sur le terrain.
Mgr Yunan Tombe Trille Kuku a informé les membres de la conférence épiscopale que, jusqu'à présent, "il n'y a même pas un indice de la lumière du dialogue de paix qui peut apporter de l'espoir aux Soudanais".
"Je crois que nos dirigeants ne sont pas prêts pour la paix. Les combats et les conflits ont le dessus car nous les entendons dire qu'à moins de vaincre l'autre groupe, nous ne déposerons pas les armes", déclare Mgr Trille.
"Il est temps pour eux de penser au peuple et à la nation. Plus il y a de combats, plus les gens sont dispersés et plus la haine grandit entre les différents groupes ethniques soudanais", déclare l'évêque d'Ol Obeid.
Il lance un appel à la paix au Soudan et ajoute : "Agenouillez-vous pour prier et entendez la voix de Dieu et la voix du peuple, des enfants, des femmes qui crient pour la paix, et aussi le sang qui pleure sur le sol des personnes innocentes qui sont mortes à cause des tirs croisés. Reprenez le dialogue en tant qu'enfants d'une seule mère et d'un seul père".
Dans leur déclaration, les évêques du Soudan disent faire leurs les paroles de l'évêque d'Ol Obeid et appellent à l'unité.
Ils remercient le pape François pour sa préoccupation concernant le Soudan, ajoutant : " Nous nous faisons l'écho de son appel sincère au début du mois de juin 2024 : Que les armes se taisent et qu'avec l'engagement des autorités locales et de la communauté internationale, l'aide soit apportée à la population et aux nombreux déplacés. Que les réfugiés soudanais trouvent accueil et protection dans les pays voisins".
Faisant référence au message du Saint-Père pour la Journée mondiale de la paix 2017 intitulé "La non-violence : un style de politique pour la paix", les membres de la SCBC déclarent : "La violence n'est pas le remède à notre monde brisé. Répondre à la violence par la violence conduit au mieux à des migrations forcées et à d'énormes souffrances parce que de vastes quantités de ressources sont détournées à des fins militaires et loin des besoins quotidiens des jeunes, des familles en difficulté, des personnes âgées, des infirmes et de la grande majorité des habitants de notre monde. Dans le pire des cas, cela peut conduire à la mort, physique et spirituelle, de nombreuses personnes, si ce n'est de toutes."
"Nous nous engageons une fois de plus à rechercher la paix et la justice par la non-violence active, la non-violence de l'Évangile. La non-violence est la seule voie viable vers la paix", ajoutent-ils.