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"Difficile de partir" : Un évêque catholique transféré au Soudan du Sud écrit une lettre émouvante à son diocèse

Mgr Christian Carlassare, évêque du diocèse catholique de Rumbek, a écrit une lettre émouvante au peuple de Dieu du siège épiscopal du Sud-Soudan, exprimant à quel point il lui est difficile de le quitter à la suite de son transfert.

Mgr Carlassasre a été nommé berger du peuple de Dieu dans le diocèse de Bentiu, le nouveau siège épiscopal issu du diocèse catholique de Malakal au Soudan du Sud.

Dans la lettre datée du mercredi 3 juillet, jour où sa nomination a été publiée par le bureau de presse du Saint-Siège, il rappelle que son "arrivée et son installation" dans le diocèse de Rumbek ont été "assez difficiles", et note qu'il a fait l'expérience de "beaucoup de grâces et de bénédictions" au fil du temps.

"J'ai entendu dire un jour qu'il y a des endroits où l'on pleure deux fois : à l'arrivée et au départ. Cela pourrait être le cas de Rumbek", dit ce membre des Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus (MCCJ), né en Italie.

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Il explique : "Les gens entendent beaucoup de choses sur Rumbek et peuvent avoir peur de venir. Mais ensuite, ils découvrent que les choses sont différentes et s'attachent tellement aux gens et à la communauté qu'il devient difficile de partir. C'est peut-être aussi mon cas.

"Mon arrivée et mon installation ici ont été assez difficiles", dit-il dans sa lettre de deux pages datée du 3 juillet, jour de la fête de l'apôtre Thomas.

La nomination épiscopale de Mgr Carlassare pour le diocèse de Rumbek en mars 2021 a été suivie d'un épisode mettant sa vie en danger : il a été blessé par balle aux deux jambes le 26 avril 2021. Cette situation a repoussé sa consécration épiscopale, initialement prévue pour le dimanche de la Pentecôte de cette année-là (23 mai 2021), à la solennité de l'Annonciation de l'année suivante, le 25 mars 2022.

"J'ai pleuré, vous avez pleuré, tout Rumbek a pleuré", dit-il en évoquant les expériences "assez difficiles" qui ont suivi son arrivée le 15 avril 2021 dans le diocèse de Rumbek en tant qu'évêque élu, avant de poursuivre : "Nous nous sommes levés ensemble et avons entrepris un voyage. Cela fait maintenant trois ans. Le temps a peut-être été trop court. Mais nous avons pris de nombreuses initiatives remarquables au cours des deux dernières années et nous avons également obtenu quelques bons résultats."

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Mgr Carlassare poursuit en décrivant son séjour dans le diocèse de Rumbek comme un "court laps de temps" au cours duquel il se souvient d'avoir tissé des liens avec le peuple de Dieu.

"Bien qu'il s'agisse d'une courte période, je dirais qu'elle a été à plein temps, vraiment remplie de beaucoup de grâces et de bénédictions", dit-il, et il ajoute : "Nous nous sommes définitivement rapprochés les uns des autres. J'ai reçu tellement d'amour. Je me sens renforcé par vous, par votre engagement, par votre foi. Je vous en suis vraiment reconnaissant.

Le membre du MCCJ, qui a été ordonné prêtre en septembre 2004 et a passé toute sa vie comme prêtre dans le diocèse de Malakal décrit sa nomination papale dans le nouveau diocèse découpé à partir du diocèse de Malakal comme une bonne nouvelle, et ajoute : "C'est pour nous l'Évangile de l'œuvre de Dieu au sein de son peuple du Soudan du Sud."

"Je suis profondément touché par l'amour et la confiance du Saint-Père qui m'appelle, tout limité que je suis, à servir l'Église de Bentiu", a déclaré Mgr Carlassare.

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Il décrit son transfert du diocèse de Rumbek pour établir un nouveau siège épiscopal comme "un appel très exigeant", notant qu'"il y a tant de besoins au tout début d'un nouveau diocèse".

Il lance un appel à la prière alors qu'il entame sa nouvelle mission dans l'un des endroits les plus difficiles du Soudan du Sud, où environ 90 % de la population aurait été déplacée par les inondations.

Bentiu accueille également l'un des plus grands camps de réfugiés du Soudan du Sud pour les personnes qui souffrent de traumatismes liés aux guerres passées du pays, ainsi que pour les enfants qui souffrent de la faim et de la malnutrition.

"J'accepte cette nomination avec confiance dans le Seigneur. Qu'il prenne mon intelligence, ma volonté et mes énergies. Je les abandonne à la conduite de sa volonté. Ce que je demande, c'est sa grâce et votre prière", a déclaré Mgr Carlassare, qui continuera temporairement à paître le peuple de Dieu dans le diocèse de Rumbek en tant qu'administrateur apostolique.

Il sera installé comme évêque pionnier du diocèse de Bentiu qui commence avec sept paroisses, sept prêtres diocésains, quatre prêtres religieux, dix grands séminaristes et deux instituts religieux masculins, selon le rapport de presse du Saint-Siège du 3 juillet.

Le diocèse catholique nouvellement érigé, le huitième dans le plus récent pays du monde qui a obtenu son indépendance du Soudan en juillet 2011, devient l'un des diocèses suffragants de l'archidiocèse catholique de Juba, seul siège métropolitain du pays.

Le nouveau diocèse s'étend sur 37 836 kilomètres carrés. Il compte 1 131 886 habitants, dont 621 643 fidèles catholiques, soit 54,92 % de la population totale du territoire du diocèse.

Faisant allusion à sa familiarité avec sa nouvelle mission du diocèse de Bentiu, ayant servi dans le territoire sud-soudanais depuis son arrivée dans le pays en 2005, Mgr Carlgrassare déclare : "La foi catholique n'y est pas nouvelle. La première mission a été fondée à Yonyang en 1925. L'année prochaine, le nouveau diocèse fêtera ses 100 ans d'évangélisation".

 

Il poursuit en applaudissant les 100 ans d'"histoire touchante" de Bentiu et le témoignage des nombreux agents pastoraux laïcs du diocèse qui, selon le membre du MCCJ, ont gardé la foi. Il salue également les dirigeants actuels, notamment l'Ordinaire local du diocèse de Malakal, l'évêque Stephen Nyodho Ador Majwok.

"J'apprécie vraiment le travail accompli dans les sept paroisses de cette région pastorale, les prêtres qui ont servi et servent encore, le Père William Bol, vicaire épiscopal pour cette région pastorale, et le travail courageux de Sa Seigneurie l'évêque Stephen Nyodho qui, au cours des cinq dernières années, a guidé le voyage vers l'érection de ce nouveau diocèse", déclare Mgr Carlassare.

Il reconnaît la proximité entre le diocèse de Rumbek et le nouveau diocèse de Bentiu : "Nous serons deux diocèses limitrophes".

"Je pense que nous trouverons des domaines pour travailler en partenariat, pour amener nos communautés à se rencontrer et à surmonter les préjugés, et pour bénéficier ensemble des ressources parce que nous serons capables de vivre en paix", déclare l'évêque catholique de 46 ans dans sa lettre du 3 juillet.