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Un évêque catholique en Angola demande la protection de la forêt de Mayombe contre les étrangers cupides

La forêt de Mayombe, la deuxième plus grande forêt du monde après l'Amazonie, est exploitée par des étrangers, qui n'ont "aucune limite à leur appétit", a déploré Mgr Belmiro Cuica Chissengueti, évêque du diocèse catholique angolais de Cabinda.

Dans son discours d'ouverture d'une conférence diocésaine sur la préservation de la forêt du Mayombe, mardi 2 juillet, Mgr Chissengueti a mis en garde contre "l'exploitation effrénée" de la forêt qui se trouve dans son diocèse et s'étend à trois autres pays africains, dont la République démocratique du Congo (RDC), le Congo Brazzaville et le Gabon.

"La forêt du Mayombe est la deuxième plus grande au monde, sa destruction pourrait donc avoir des effets dévastateurs sur toute la planète", a-t-il déclaré lors de la conférence qui s'est tenue dans la salle de la cathédrale Notre-Dame Reine du Monde du diocèse de Cabinda.

Le membre de la Congrégation du Saint-Esprit (Spiritains/Pères du Saint-Esprit/CSSp.), né en Angola, a ajouté : "Le changement climatique a eu un fort impact sur la planète et les actions visant à dégrader l'environnement, telles que l'exploitation effrénée, pourraient aggraver le maintien de l'équilibre nécessaire à la durabilité de l'humanité".

"Nos bûcherons, ici dans notre province, tout en exploitant la forêt du Mayombe, ont également la responsabilité de la replanter afin qu'elle ne disparaisse pas", a déclaré le chef de l'Église catholique lors de la conférence organisée par la Commission Justice et Paix du diocèse de Cabinda sous le thème "La forêt du Mayombe ensemble pour la préservation de l'environnement".

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Il a également déploré : "Ces derniers temps, nous avons connu des phénomènes jamais vus auparavant, tels que des inondations plus ou moins destructrices, voire destructrices de l'environnement lui-même, résultat d'une exploitation effrénée qui ne tient pas compte de ce qui est nécessaire à la durabilité de la forêt du Mayombe."

"Ce que nous devons penser, et ce que nous devons aussi réaliser, c'est qu'une grande partie de l'exploitation incontrôlée est effectuée principalement par des étrangers qui n'ont pas de limites à leurs appétits et qui n'ont aucun intérêt pour notre présent ou notre avenir et qui dilapident tout à une vitesse tellement vertigineuse que la nature elle-même n'a plus la capacité de se rééquilibrer", a déploré l'Ordinaire du lieu du diocèse de Cabinda depuis sa Consécration épiscopale en septembre 2018.

S'exprimant également lors de l'événement du 2 juillet, le coordinateur de Justice, Paix et Intégrité de la Création dans le diocèse de Cabinda, Adélio Barros, a plaidé en faveur d'efforts conjoints pour sauver la forêt.

"Nous sommes fiers d'être les propriétaires et les bénéficiaires de cette imposante richesse environnementale", a déclaré M. Barros, avant d'ajouter : "Nous devons mieux la préserver. Nous devons disposer d'un budget spécifique pour aider à maintenir l'équilibre des ressources environnementales".

Pour sa part, le gouverneur de la province de Cabinda, Mara Baptista Quiosa, qui était l'invité de l'événement, s'est dit heureux que l'Église soit un partenaire dans la préservation de la biodiversité dans le Mayombe.

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