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L'évêque d'un nouveau diocèse au Soudan du Sud met en garde contre "tout esprit de compétition" dans son ancien diocèse

L'ancien évêque local du diocèse catholique de Rumbek a mis en garde contre les rivalités au sein du siège épiscopal du Soudan du Sud, alors que le processus qui aboutira à la nomination de son successeur a officiellement commencé.

Dans une lettre adressée au peuple de Dieu du diocèse de Rumbek peu après que son transfert et sa nomination comme évêque pionnier du diocèse catholique de Bentiu au Soudan du Sud aient été rendus publics, Mgr Christian Carlgrassare a encouragé le peuple, qui a été sous sa responsabilité pastorale, à accompagner le Vatican dans la prière et le discernement dans l'attente d'un nouvel évêque, permettant ainsi à "l'esprit de Dieu d'agir".

"Ma nouvelle nomination rend ce diocèse vacant. C'est vrai. Mais que la vacance ne soit pas synonyme de solitude, d'abandon ou de négligence ", déclare Mgr Carlassare dans sa lettre datée du mercredi 3 juillet, jour où le bureau de presse du Saint-Siège a publié son transfert au diocèse de Bentiu et l'a nommé pour continuer temporairement à paître le peuple de Dieu dans le diocèse de Rumbek en tant qu'administrateur apostolique.

Dans sa lettre, il souligne les défis posés par la vacance du diocèse de Rumbek et assure le peuple de Dieu de sa proximité en tant qu'administrateur apostolique.

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Le membre des Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus (MCCJ), né en Italie, met en garde le peuple de Dieu du diocèse de Rumbek contre "tout esprit de compétition ou de désunion" dans l'attente d'un Ordinaire du lieu.

"Le Saint-Siège nous informe que je reste l'administrateur apostolique de Rumbek. Ce ne sera pas pour une longue période. Ce sera seulement pour le temps nécessaire au Saint-Siège pour nommer le nouvel évêque de Rumbek", précise Mgr Carlassare, à la tête du diocèse de Rumbek depuis sa consécration épiscopale en mars 2022.

C'est pourquoi, souligne-t-il, "je demande à tous les fidèles, prêtres et religieux, d'accompagner le processus dans la prière, en évitant tout esprit de compétition ou de désunion, en favorisant un environnement positif de discernement et de coopération, et en permettant à l'Esprit de Dieu d'agir en nous."

Avant que le pape François ne le nomme évêque, le diocèse de Rumbek était resté vacant depuis juillet 2011 à la suite du décès soudain de l'ordinaire local de l'époque, Mgr Caesar Mazzolari.

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Après le décès du membre du MCCJ d'origine italienne le 16 juillet 2011, son confrère et compatriote, le père Fernando Colombo, a gouverné le diocèse de Rumbek en tant qu'administrateur diocésain jusqu'au 27 décembre 2013, date à laquelle le cardinal Fernando Filoni, alors préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples, a nommé le père John Mathiang coordinateur diocésain.

La nomination épiscopale du 8 mars 2021 de Mons. Carlassare a été suivie d'un épisode qui a mis sa vie en danger : il a été blessé par balle aux deux jambes le 26 avril 2021, environ 11 jours après son arrivée dans le diocèse de Rumbek. Il exerçait son ministère dans le diocèse catholique de Malakal, au Soudan du Sud, depuis son arrivée dans le pays en 2005.

 

Le pape François a nommé Mgr Matthew Remijio, du diocèse de Wau au Soudan du Sud, administrateur apostolique de Rumbek le 5 mai 2021, mettant officiellement fin au leadership du père Mathiang, l'un des suspects dans l'affaire des coups de feu tirés sur l'évêque élu Mgr Carlassare.

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Au cours des audiences du tribunal dans l'affaire qui a été mentionnée pour la première fois le 26 janvier 2022, un témoin et l'un des suspects ont déclaré que le complot visant à abattre le membre du MCCJ d'origine italienne était basé sur le racisme et les sentiments xénophobes, et qu'un membre du clergé autochtone aurait été le candidat préféré.

Avec quatre autres suspects, le père Mathiang a été reconnu coupable et condamné à sept ans de prison dans une décision de la Haute Cour du 25 avril 2022. Plus tard, la Cour d'appel du Soudan Sud a reconfirmé le jugement de la Haute Cour et a doublé la peine d'emprisonnement du Père Mathiang pour la porter à 14 ans. Cependant, dans une ordonnance du 15 mars, la Cour suprême du Soudan Sud a "annulé" toutes les charges retenues contre lui. Le 9 avril, le dicastère du Vatican pour l'évangélisation a reconfirmé qu'il avait prononcé une interdiction et une suspension à l'encontre du membre du clergé du diocèse de Rumbek, le père John Mathiang.

Dans sa lettre du 3 juillet, Mgr Carlassare partage les défis qu'il prévoit en tant qu'administrateur apostolique du diocèse de Rumbek, en plus de superviser l'établissement du diocèse catholique nouvellement érigé.

"Pour autant que je sache, je n'ai pas le don de bi-localisation. Cela signifie que je ne pourrai pas être à la fois à Bentiu et à Rumbek", explique-t-il.

"Après avoir pris possession de Bentiu, je viendrai toujours à Rumbek. Nous utiliserons également tous les moyens pour faire ce qui doit être fait. Mais ce ne sera pas facile pour moi car je ne peux pas m'étendre au-delà de ce qui est humainement possible", ajoute Mgr Carlgrassare.

Il appelle le peuple de Dieu à Rumbek, y compris le collège des consulteurs et son nouveau vicaire général, le père John Malou Beny, à remplir leurs responsabilités respectives avec engagement.

" Je compte donc sur l'engagement de chacun d'entre vous : les membres du collège des consulteurs, le père John Malou puisque nous lui avons confié un rôle de coordination, tous les prêtres, religieux et religieuses, laïcs exerçant des responsabilités à la Curie et dans les départements ; chacun a sa propre responsabilité à assumer ", déclare Mgr Carlassare.

Dans sa lettre du 3 juillet où il exprime combien il lui est difficile de quitter le diocèse de Rumbek, le membre du MCCJ, âgé de 46 ans, a lancé un appel à la prière alors qu'il entame sa nouvelle mission dans l'un des endroits les plus difficiles du Soudan du Sud, où environ 90 % de la population aurait été déplacée par les inondations. Bentiu accueille également l'un des plus grands camps de réfugiés du Soudan du Sud pour les personnes qui souffrent de traumatismes liés aux guerres passées du pays, ainsi que pour les enfants qui souffrent de la faim et de la malnutrition.

À l'occasion de son deuxième anniversaire épiscopal en début d'année, Mgr Carlassare s'est penché sur le "Pacte des catacombes", un document de novembre 1965 qu'une partie des évêques catholiques participant au Concile Vatican II ont signé pour exprimer leur engagement personnel à l'égard des idéaux du Concile.

Dans l'homélie qu'il a prononcée lors de la célébration du 25 mars, il a souligné les 13 engagements des évêques signataires, en mettant l'accent sur la pauvreté évangélique et un mode de vie simple. L'année dernière, lors de son premier anniversaire épiscopal, il a présidé à la consécration du diocèse de Rumbek au Cœur Immaculé de Marie.