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"La résilience est la meilleure définition pour décrire ce peuple" : Un évêque parle des habitants du Tigré, en Éthiopie

Mgr Tesfasellassie Medhin, évêque de l'éparchie catholique éthiopienne d'Adigrat, qui couvre la région du Tigré, a félicité le peuple de Dieu de l'État régional le plus septentrional de la Corne de l'Afrique pour sa résilience.

Dans un rapport publié le 8 juillet par le service d'information de Propaganda Fide, Agenzia Fides, Mgr Medhin évoque les "profondes souffrances qu'il vit directement" et reconnaît les efforts de la population en faveur de la guérison et de la construction de la paix.

"La résilience est la meilleure définition pour décrire ces gens merveilleux qui continuent à avoir un grand respect et une grande gratitude envers l'Église locale pour son engagement à leur égard", a déclaré Mgr Medhin.

Il explique que "la population résiste avec ténacité aux souffrances les plus inouïes, aux humiliations, aux cruautés et à toutes les limitations de ces longues années".

L'évêque catholique éthiopien reconnaît les efforts déployés par ses compatriotes pour remédier à leurs expériences négatives personnelles.

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Il déclare : "Guérir des traumatismes de la guerre, se rétablir sur le plan humain et physique, construire la paix, sont les points saillants sur lesquels nous nous concentrons pour faire face à la dévastation et à la violence que la population du Tigré continue de subir en raison du conflit entre le gouvernement régional et le gouvernement fédéral de l'Éthiopie".

Le conflit violent dans la région du Tigré a commencé en novembre 2020 lorsque le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) a prétendument lancé une attaque contre la base de l'armée du gouvernement fédéral éthiopien dans la région.

Le TPLF et les habitants de la région du Tigré se seraient opposés à la tentative du Premier ministre Abiy Ahmed de centraliser le pouvoir dans le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique.

En novembre 2022, le gouvernement éthiopien et le TPLF ont signé un accord de paix à Pretoria, en Afrique du Sud, s'engageant à "faire taire définitivement les armes et à mettre fin aux deux années de conflit dans le nord de l'Éthiopie".

Malgré l'accord de paix, peu de choses semblent avoir changé puisque les forces censées se retirer de la région n'auraient pas adhéré à l'accord de paix.

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Dans le rapport d'Agenzia Fides du 8 juillet, l'évêque Medhin déclare que la guerre a entraîné le pillage et l'endommagement de 36 des 53 institutions éducatives catholiques de la région, affectant ainsi l'apprentissage.

"Parmi les bâtiments des écoles fermées, certains, situés dans les zones urbaines, ont été transformés en camps de déplacés", précise-t-il, ajoutant que "80 % des structures sanitaires ont été détruites dans la région, mais qu'elles sont maintenant en train d'être réactivées".

L'ordinaire du lieu de l'éparchie d'Adigrat, depuis sa consécration épiscopale en janvier 2002, dénonce l'insécurité sur les routes du pays, une situation qui a nécessité l'utilisation de vols pour l'acheminement des fournitures.

Les vols, dit-il, "sont très chers et ne sont donc pas toujours accessibles à la plupart des gens".

"Il y a actuellement plus d'un million de personnes déplacées à l'intérieur du pays qui vivent sans aucune infrastructure adéquate. En quatre ans, il y a eu plus d'un million de morts", déclare le chef de l'Église catholique.

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Il ajoute que même si l'accord de paix de novembre 2022 a apporté un certain répit, "le processus de reconstruction et de rétablissement de l'ordre est toujours en cours, et de nombreux défis doivent être relevés".

"Le traité de Pretoria comprenait des dispositions visant à rétablir la loi et l'ordre social, à garantir la reprise des services de base, l'accès sans entrave aux fournitures humanitaires et, plus spécifiquement pour l'ensemble de la région et du pays, l'Éthiopie, à assurer la sécurité de la population pour qu'elle puisse se déplacer librement et vivre en paix", explique Mgr Medhin, rappelant le contenu de l'accord de paix de novembre 2022.