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L'Église catholique en Afrique invitée à envoyer des agents pastoraux dans les « régions pauvres » du continent

Alors que l'Église en Afrique continue de fournir des missionnaires à d'autres régions du monde qui connaissent une baisse de personnel, il faut également prêter attention aux régions d'Afrique qui connaissent également une pénurie, a demandé la direction du Symposium des évêques catholiques d'Afrique (SCEAM).

Selon le Président du Symposium des Conférences Episcopales d'Afrique et de Madagascar (SECAM), le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu, certaines régions d'Afrique, en particulier les régions du Nord et du Sud du continent, ont désespérément besoin d'un plus grand nombre de prêtres.

Dans les pays d'Afrique du Nord, par exemple, le président du SCEAM constate que le « christianisme autrefois florissant » est tombé à « zéro » et a besoin d'être réévangélisé.

Dans son message précédant la célébration de la Journée du SCEAM les 28 et 29 juillet, le cardinal Ambongo reconnaît que l'Église en Afrique participe à l'évangélisation du monde, mais il ajoute : « La même attention est requise pour les régions pauvres en mission sur notre continent, en particulier dans le nord et le sud de l'Afrique ».

« L'Église catholique en Afrique, née de la prédication des missionnaires étrangers, est aussi une Église en mission aujourd'hui, participant à l'évangélisation du monde », déclare le cardinal Ambongo dans le message qui a été partagé avec ACI Afrique le jeudi 17 juillet.

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Il reconnaît que l'Eglise en Afrique, à travers ses différents membres, fournit des missionnaires à d'autres régions du monde.

« En guise de reconnaissance et de gratitude, il convient de tenir compte du continent européen, dont les missionnaires ont pris en charge l'évangélisation de toute l'Afrique et qui connaît actuellement une diminution de son personnel en raison du sécularisme qui éloigne de plus en plus de personnes de l'Église », déclare le cardinal congolais, soulignant que le continent africain a encore beaucoup d'évangélisation à faire également.

Dans le message publié à l'occasion de la Journée du SCEAM, le président du Symposium, qui existe depuis 55 ans, souligne les différentes façons dont l'Église en Afrique s'est développée, qu'il s'agisse de la croissance des vocations ou de la promotion du développement humain sur le continent.

Il note qu'en dépit de cette « croissance remarquable », l'Afrique continue « d'avoir faim et soif de Jésus et de l'Évangile ».

« En fait, les chrétiens représentent 30 % de la population africaine. Alors, puisqu'il y a des millions d'Africains non encore évangélisés, il est absolument nécessaire et urgent que l'Église en Afrique s'engage dans la tâche de la première annonce », affirme l'Ordinaire local de l'archidiocèse de Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC).

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Pour lui, l'Église catholique en Afrique a la responsabilité d'évangéliser ceux qui, sur le continent, professent encore des religions non chrétiennes. « L'Église catholique en Afrique estime qu'il est de son devoir d'annoncer Jésus-Christ à ces non-chrétiens, car eux aussi ont le droit de connaître les richesses du mystère du Christ », déclare-t-il.

Le Congolais membre de l'Ordre des frères mineurs capucins (OFM Cap), élevé au rang de cardinal lors du Consistoire d'octobre 2019 et reconduit au sein du Conseil des cardinaux (C9) du pape François après l'expiration du mandat initial d'octobre 2020 affirme que la mission du peuple de Dieu en Afrique inclut la tâche de la nouvelle évangélisation de ceux qui sont déjà baptisés.

Il souligne la nécessité d'aider les personnes déjà baptisées « à atteindre la maturité de la foi... afin qu'elles restent fermes, même en temps de crise, et qu'elles évitent de chercher des solutions soit dans les religions traditionnelles africaines, soit dans les Églises indépendantes ».

Selon le Cardinal, le travail d'évangélisation ne sera efficace que si la foi chrétienne est profondément enracinée dans le mode de vie des gens et touche leur vie dans le contexte de leur culture.

Le président du SCEAM depuis février 2023 note en outre que le manque d'enracinement chrétien « a réduit à néant le christianisme autrefois florissant en Afrique du Nord ».

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Dans son message publié le 17 juillet, le cardinal Ambongo met également le peuple de Dieu en Afrique au défi de proclamer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ au milieu des défis auxquels il est confronté sur le continent.

« Le continent africain est plein de problèmes : pauvreté réelle, instabilité politique, violence, conflits ethniques et religieux, guerres, terrorisme, migration et réfugiés, mauvaise gouvernance, corruption, dégradation de l'environnement, trafic d'armes et de drogues ainsi que d'êtres humains. Il y a le désespoir et la mauvaise gestion des ressources naturelles », déclare-t-il.

Face à tous ces défis, l'Eglise en Afrique est appelée à proclamer la Bonne Nouvelle de Jésus Christ qui est espérance, paix, joie, harmonie, amour et unité, parce que notre continent a toujours faim de Jésus Christ, qui est la seule source de vraie réconciliation ».

« Le chrétien africain doit prendre au sérieux la Bonne Nouvelle du Christ afin de rayonner cet amour réconciliateur du Christ, et en même temps devenir pour les autres une source de paix et des agents de réconciliation », déclare-t-il dans son message dans lequel il décrit également l'Église en Afrique comme étant “désormais adulte”.

L'évangélisation, insiste le cardinal congolais, « doit promouvoir des initiatives qui contribuent au développement et à l'ennoblissement des individus dans leur existence spirituelle et matérielle et doit dénoncer et combattre tout ce qui dégrade et détruit la personne ».

Il appelle tous les membres de l'Église-Famille de Dieu en Afrique à embrasser l'appel à proclamer l'Évangile de l'Espérance où qu'ils soient et dans leurs diverses professions, y compris « les chrétiens qui occupent des postes où ils exercent le pouvoir de l'État, que ce soit dans l'administration des affaires publiques ou ceux qui militent dans un parti politique ».

« Ceux qui travaillent dans le domaine de l'économie doivent assumer leurs responsabilités conformément aux prescriptions de l'Évangile et devenir ainsi le levain qui transforme les institutions et la société de l'intérieur, en faisant disparaître les structures du péché, de la violence, de la corruption et de l'injustice », affirme le président du SCEAM.

« Ce n'est qu'ainsi que l'Église en Afrique sera vraiment la famille de Dieu, où les membres sont réconciliés avec Dieu, avec la société et entre eux », ajoute-t-il dans son message, dans lequel il invite le peuple de Dieu en Afrique à “s'identifier au SCEAM et à le soutenir” par le biais d'une “collecte spéciale” lors de la Journée du SCEAM, qui servira à soutenir les activités du symposium.

Créé le 29 juillet 1969 lors de la première visite papale en Afrique, le SCEAM est un organisme continental de liaison, d'étude et de consultation qui promeut la communion et la collaboration entre toutes les Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar.

Lorsque le 29 juillet tombe un jour de semaine, la célébration annuelle de la Journée du SCEAM est déplacée au dimanche le plus proche.

Cette année, la célébration de la Journée du SCEAM, qui aura lieu le dimanche 28 juillet, coïncide avec le 60e anniversaire de la canonisation des martyrs de l'Ouganda. Dans son message, le cardinal Ambongo explique que cette concomitance rend la Journée du SCEAM spéciale.

Agnes Aineah